Mireille Mathieu
revient faire « amis-amis »

Dernière mise à jour le 20 janvier 2024

Avec soixante ans de carrière dans ses bagages, Mireille Mathieu repart en voyage en passant par le Canada et la Touraine. Elle sera à Tours en novembre… 2025, soit pas loin de deux ans après l’annonce de sa tournée. On a le temps de prendre son élan, s’il reste des places.

Elle a ressorti la coiffure champignon (toujours noire) et la petite robe (toujours noire). Surtout, ne pas brouiller l’image. Mireille Mathieu paraît sortir du musée Grévin. Son public ne sera pas dépaysé. On se retrouvera comme avant, entre « amis », pour la tournée de ses soixante ans de carrière, auxquels il faudra en ajouter deux puisque ladite tournée, annoncée en 2023, ne sera à Tours qu’en 2025 !

« Chers amis ! » C’est son truc à Mireille. Des amis, elle en a partout. Sur sa « page officielle » (« Chers amis, je vous annonce ma tournée »), sur Facebook ( « Mes chers amis…, » en tête de tous les messages), sur scène, partout, on vous dit.

Mais non, la petite robe n’est pas toujours noire… (Photo page Facebook de Mireille Mathieu)

Donc, Mireille Mathieu a des amis. Beaucoup, et même au-delà des frontières. Ce n’est pas nouveau, elle s’en est toujours vantée, sauf de son amitié avec Diego Maradona, découverte à la mort du footballeur. Elle en a même dont elle aurait pu se passer, comme Kadhafi, l’ex-dictateur libyen, ou Vladimir Poutine, que l’on ne présente malheureusement plus. D’accord, elle n’est pas la seule. Elle, au moins, n’a pas de passeport russe.

Elle est comme ça, Mireille.. Elle a l’amitié facile, elle aime tout le monde, elle le répète à l’envi, le sourire irrémédiablement décalqué en rouge vif sur le visage. C’est son style depuis ses débuts. Un style sans doute un peu sincère et certainement beaucoup travaillé mais qui marche. On l’aime, la petite fille d’Avignon, qui a « gardé l’accent », ce qui doit demander un sacré boulot après tout ce temps et tous ces voyages à l’étranger. Mais ça fait partie du personnage et l’on ne touche pas aux images d’Épinal… ou d’Avignon.

Coup de chance

Retour en arrière pour ceux qui ne sont pas abonnés aux tournées rétros des gloires époque 45 tours, les Tournées des idoles et autres Années 80.

En ce temps-là, le grand ancêtre de The Voice ou de Stars Academy s’appelle Le Jeu de la chance, présenté par un certain Roger Lanzac. On est au milieu des années soixante et la télé n’est pas encore passée à la couleur. C’est dire.

N’empêche, l’émission dominicale est une institution et les aspirants artistes qui s’époumonent derrière le micro ont toutes les chances (sic) de devenir vedettes. Comme Georgette Lemaire, une chanteuse des rues inspirée par Piaf (mais aussi par Aznavour, qui lui rendra hommage, ou Jean Ferrat) qui gagne depuis plusieurs semaines avec des titres de la Môme. Jusqu’au 21 novembre 1965, lorsque le champignon de Mireille Mathieu déboule sur les écrans. Le suspens est à son comble : les deux néo-Piaf finissent ex-aequo !

Mireille Mathieu en tournée des 60 ans
Mireille Mathieu au temps des idoles, ici avec Claude François. (Photo page Facebook de Mireille Mathieu)

Coup de théâtre : Georgette se désiste pour Mireille. Celle qui chantait avec ses tripes et son cœur, avec une voix qui était un véritable hommage à Piaf, cède la place à la copie qui manie les décibels mieux que les émotions.

En coulisse, monsieur Johnny (Roger, de son vrai nom) Stark. « The » impresario à la mode. Un pro du show-business qui a déjà un certain Johnny Hallyday parmi ses poulains. Le monsieur a du nez.

Sentant que la gamine a de l’avenir, surtout avec lui, Stark « signe » Mireille Mathieu vite fait bien fait. Le couple bossera (très dur, dit-on) ensemble jusqu’en 1989. Stark peaufine le personnage. Désormais « la petite robe noire », devenue un symbole au même titre que la coiffure, est signée Louis Féraud, un couturier qui habille aussi Brigitte Bardot. Stark peut compter sur le caractère de sa nouvelle acquisition (et sur sa sœur, Matite, toujours dans l’ombre mais efficace, encore aujourd’hui) comme le montre un récent documentaire de France 3, commenté par Stéphane Bern, grand spécialiste des monuments nationaux s’il en est : « Aux manettes de sa carrière, c’est elle la cheffe et tout le monde semble le savoir : « Elle est crainte et personne n’agit sans son accord » » (Gala). La « nunuche » n’a peut-être pas pu faire d’études mais elle n’est pas si bête que certains se plaisent à le dire (ce qui la fait souffrir, répète-t-elle), et elle le prouve.

Mireille met Paris en colère

Fin de partie pour Georgette Lemaire qui fera une carrière plus qu’honorable et saluée par de grands noms. Elle fait la première partie de stars (Georges Brassens, Alain Barrière, Enrico Macias…), récolte le grand prix de la chanson populaire française, connaît un immense succès à l’Olympia, chante Charles Dumont et Aznavour qui dit d’elle : « Une voix, un cœur, une authenticité, et, dans son chant, les cris de l’animal blessé, telle qu’en elle-même, Georgette Lemaire  ». Vous étiez belle, madame, de Jean-Jacques Debout et Pascal Sevran est un tube. Mais celle qui a laissé la place à Mireille Mathieu (elle dira qu’on l’a forcée) ne connaîtra jamais la gloire de sa concurrente. Dommage.

« Paris en colère », la bande originale de « Paris brûle-t-il, un succès exceptionnel. (Photo DR)

Parce que l’Avignonnaise qui courait les concours de chants locaux quand elle fabriquait encore des enveloppes en usine au milieu de sa famille de quatorze enfants est mise sur orbite et occupe l’espace. Elle chante aux États-Unis, cornaquée par Maurice Chevalier himself, passe la frontière du Canada, franchit le Rhin et la Bérézina mieux que Napoléon, fait la révérence à la reine d’Angleterre et à Poutine (ce qui ne l’empêche par de soutenir, Chirac, Giscard et Sarkozy aux présidentielles, mais surtout pas Macron… et de plaider pour les Pussy Riot à la télévision russe qui coupera l’interview), bref, Mireille Mathieu est définitivement une vedette internationale.

On ne compte plus les compositeurs qui travaillent pour elle. Elle chante aussi une palanquée de musiques de films. Record absolu avec la bande originale de Paris brûle-t-il de René Clément en 1966 (Paris en colère).

À 77 ans, Mireille Mathieu est l’une des rares survivantes de l’époque des « idoles ». Le champignon est comme neuf, la demoiselle d’Avignon a pris de l’âge, normal, son public aussi mais il y a gros à parier qu’il sera au rendez-vous de cette « tournée anniversaire ».

Avant de reprendre Piaf, Mireille Mathieu avant rendu hommage à la musique classique.

Pour rallumer le feu, la chanteuse a enregistré un album des chansons d’Édith Piaf qui vient s’ajouter aux 200 millions déjà vendus, en neuf langues, qu’elle ne parle pas forcément, tout de même. Histoire de revenir aux débuts, sans doute, avec un brin de reconnaissance pour celle sans qui elle n’existerait pas, peut-être : « Chanter Piaf reste toujours un grand bonheur. Cet album est ma façon de lui dire éternellement “Merci, Madame Piaf !” » dit-elle à l’AFP.

Toujours polie, la demoiselle. N’est-ce pas, chers amis ?

Samedi 8 novembre 2025 à 20h30 au Palais des congrès Vinci de Tours,

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