Au Temps Machine de Joué-lès-Tours
Cinq raps pour pas un rond

Dernière mise à jour le 17 mars 2024

Longue soirée en vue au Temps Machine de Joué-lès-Tours le 28 mars 2024. Quatre rappeurs et une rappeuse sont au programme, dans le cadre du Buzz Booster, ce qui permettra de balayer large. Et, en plus, c’est gratuit.

Le Temps Machine de Joué-lès-Tours continue à se balader tranquille sur le chemin du succès. Enfin, quand on dit « tranquille », c’est façon de parler. Manière de dire que ce lieu hors-normes, OVNI musical pour beaucoup, atterri en terre jocondienne en 2011, affiche un agenda musclé et un public qui ne l’est pas moins (on parle là de nombre, pas de culturisme).

Soirée rap au Temps Machine (photo DR)
Salle de spectacle, mais aussi studios et espace d’exposition. (Photo Temps Machine)

Entre salle de spectacle, club, salle d’expos et studios de répétitions, l’endroit assume pleinement sa mission, affichée dès son ouverture et toujours renouvelée, comme on le lit dans le « projet artistique et culturel 2023 : « Nous revendiquons que les esthétiques traditionnellement sous-représentées par rapport à leur popularité (comme le rap) doivent occuper une place cohérente avec les pratiques culturelles des publics, notamment des plus jeunes. Nous devons œuvrer véritablement à ce que l’offre artistique touche une diversité de publics et non un petit noyau d’initié·es. »

Oint de subventions dès sa naissance, adoubé encore et toujours depuis, Le Temps Machine n’en a pas moins connu quelques vicissitudes, financières et administratives, attisées par certains élus peu sensibles au genre. C’est aujourd’hui l’ASSO (sic) qui gère le lieu en même temps que le Festival Terres du son. D’où une programmation « audacieuse et fédératrice ».

Le tout avec la volonté que cette ouverture se fasse au moindre coût (pour le spectateur). En ce sens, la soirée du 28 mars cumule. Cinq artistes sont programmés, ils et elle sont le futur du métier, puisqu’il s’agit de la finale du Buzz Booster, et l’accès est gratuit. Pas mieux.

Le programme de la soirée

AMZ est un rappeur originaire de la ville de Joué-lès-Tours. Bercé très tôt par la musique que lui faisait écouter son père (variété française, rock…), c’est dans le rap qu’il trouve ses repères et écrit ses premiers textes à l’âge de 14 ans. Autodidacte et bosseur acharné, c’est en 2017, à sa première paye, qu’il décide d’acheter du matériel pour monter son home studio et s’enregistrer seul.

Émotions cadencées, bain d’énergie, rythmes hypnotisants. Avec chaleur et mélancolie, Garuzé met au monde un rap technique, qui se déguste aussi bien en écoute méditative qu’en live survolté. Le dosage est juste, la note aussi. Débit léger et subtil, le flow de Garuzé agit comme un médicament. Prescription agréable sans être euphorisante, elle a pour vertus un lâcher prise certain, un recul bénéfique et extériorisant, en hommage à la lumière et au temps qui passe. Après quelques opus plus immersifs, la sortie de son premier album, “A24”, dévoile une nouvelle facette de l’artiste. Apaisé et déterminé, Garuzé insuffle une énergie solaire à chaque souffle. Il en est convaincu : son terrain de jeu, c’est la scène. Le rap n’est plus qu’un rap, c’est un récital poétique, qui peut être aussi saisissant que moelleux, aussi engagé que vulnérable.

Seule la passion permet de surmonter la flemme. Sulka en est la preuve. En 2017, alors qu’il a 17 ans, il sort son 1er projet. Grâce à 10 ans de conservatoire, il a déjà une vision et une maîtrise technique prometteuses. Pourtant, il ne sortira plus rien jusqu’en 2023 avec un EP qui indique son état d’esprit : « Je finirai demain« .

Et pourtant, seulement quelques mois plus tard, il réitère avec un projet encore plus abouti qui sonne comme une étape dans la canalisation de sa paresse. Il parvient d’ailleurs rapidement à amener sa musique sur scène, dans sa ville de Tours.

Marqué par la technique des Tontons Flingueurs étant jeune, par la mélancolie et la versatilité d’un Zed Yun Pavarotti plus tard, il propose une musique bourrée d’émotions excellemment décrites, magnifiées par des compositions ambitieuses. Désormais, Sulka ne remet plus les choses à demain.

Veuves s’impose dans les compositions du producteur CHEVALIEN au cours de l’an de disgrâce 2020. Alors qu’il pense composer pour son premier album, l’anglais, jusqu’ici sa langue de prédilection, ne fait plus sens pour la majorité des textes. Plus permissive que CHEVALIEN, cette jumelle créative adopte essentiellement le français sans fermer la porte à l’anglais. Veuves est multiple, comme le S qui la ponctue. Mélangeant autant l’héritage du rap du sud des États-Unis, la scène cloud et la vague emo-rap popularisée par Lil Peep que le son rock des 90’s. Veuves chante avec une poésie émeutière les mélodies guerrières des batailles qu’il reste à mener.

Soirée rap au Temps Machine (photo DR)
Yalifay, sur le tremplin du Temps Machine. (Photo Yalifay)

Artiste émergente de la scène soundcloud, Yalifay fait ses premiers pas sur les plateformes en 2023 avec son single besbar, affiliant des sonorités trap drum n bass. Yalifay est une chanteuse/rappeuse qui accorde autant d’importance aux mélodies qu’aux textes de ses chansons afin de transmettre le plus précisément possible son message.
Elle prépare un Ep de 5 titres avec une sortie prévu pour fin 2024.

Au Temps Machine de Joué-lès-Tours, le 28 mars 2024 à partir de 19h30.

Entrée gratuite (1)

 

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