Dernière mise à jour le 18 mars 2024
Messmer à Tours, c’est comme Noël ou les impôts. On n’y échappe pas. Il doit y avoir des insomniaques dans la région qui ont besoin de consulter tous les ans. Cette fois, c’est avec un spectacle intitulé 13Hz que le soporifique artiste canadien invite à dormir au Vinci le 14 février 2024.
Cette fois, c’est promis, on va rigoler. C’est en tout cas ce qu’affirme Messmer en annonçant son nouveau spectacle, 13Hz. C’est vrai que, lors de son dernier passage, on recevait d’entrée une dose de chocottes à faire fuir tous les amateurs du genre. La vidéo de présentation du spectacle avait tout d’un film d’épouvante. Le monsieur qui causait faisait sa grosse voix et ça foutait sérieusement les jetons. De là à provoquer des insomnies… Heureusement, Messmer est toujours là pour faire retrouver le sommeil à ceux qui comptent les moutons sous la couette.
Un monsieur qui ne veut pas qu’on le qualifie d’hypnotiseur mais de « fascinateur ». Terminologie sans doute plus intrigante que la première, qu’il considère comme trop réductrice. Messmer hypnotise mais, affirme-t-il, il utilise aussi « magnétisme et programmation neurolinguistique ». Comprend qui peut. Mais, s’il se réfère à l’Allemand Mesmer (avec un seul « s »), chantre d’un « magnétisme animal » discuté en son temps, gageons que son sens de la communication lui aura aussi fait choisir ce nom en vue de tournées internationales, même s’il affirme hésiter à en faire faute de parler anglais correctement : « mesmerize » veut dire… « fasciner, envoûter, hypnotiser » voire « ensorceler ». CQFD. Cela dit, il parait que l’on peut apprendre les langues sous hypnose. Il devrait essayer.
T’y crois ou t’y crois pas ?
Reste à savoir si l’on doit y croire ou pas. Grand manipulateur de l’hypnose depuis sa prime jeunesse, utilisateur de cette technique en cabinet avant d’entrer en scène, Messmer secoue parfois les convictions des plus sceptiques mais garde de farouches détracteurs qui voient dans ses cobayes de simples complices.
Il suffit d’aller sur certains forums pour voir que l’on s’écharpe joyeusement. Certains décèlent des comédiens qui « surjouent » ce que demande l’artiste, d’autres affirment avoir été réellement hypnotisés. Le tout à grand renfort d’invectives et de fautes d’orthographe, comme toujours.
Trucage ? Sans doute pas (totalement ?), puisque le « fascinateur » lui-même reconnaît que tout le monde n’est pas sensible à sa technique (il réfute le terme de « don », considérant que l’hypnose peut être apprise par n’importe qui), ce qui explique le tri effectué dans le public pour sélectionner ses « invités » sur scène. Beaucoup de ceux qui ont tenté de dénoncer une supercherie en sont revenus époustouflés. Ils sont aussi repartis un peu vaseux mais avec le sourire, même s’il est souvent reproché au « fascinateur » de réveiller ses victimes sans les tirer du mauvais rêve où il les a plongés. Pas sympa de ramener un cauchemar à la maison, l’actualité s’en charge déjà.
Chez Messmer, c’est le public qui fait le boulot. Boulot-dodo, sans métro, au moins à Tours. Dire que les participants, souvent ravalés au rang de victimes, en sortent grandis, ce n’est pas certain. On se fout quand même allègrement de leur poire, mais ils l’ont cherché et ils savent à quoi s’attendre, finalement.
Pourtant, si chacun est libre de douter que Messmer utilise réellement des techniques sérieuses, il est indiscutable qu’il le fait avec un sens du spectacle absolu, une mise en scène de grand showman et un humour constant, quoique parfois un peu lourdingue ou d’un goût un poil discutable. Mais le public rigole, c’est le but. Le second degré, ça existe aussi.
Dors, ma poule…
Pour 2024, pas de frissons au menu mais de la rigolade, justement. C’est promis, on va se marrer. Comme on ne se refait pas, Messmer est allé chercher au fond du dictionnaire franco-québécois des explications, toujours un peu fumeuses, au titre de son spectacle, 13Hz, donc. On cite : « 13 Hz, c’est la fréquence des ondes électromagnétiques naturelles du cerveau humain. Quand je vous amène à 13 Hz, c’est le subconscient qui prend le dessus sur la réalité et, à ce moment-là, je peux vous emmener n’importe où, dans toutes les mises en scène possibles. » (La République des Pyrénées)
Messmer avait sept ans quand son grand-père (qui se contentait d’endormir les poules de sa ferme pour qu’elles couvent mieux) l’a initié à l’hypnose. Il a continué, jusqu’à devenir « champion du monde d’hypnose collective » autoproclamé, et pas seulement avec les gallinacées. Vous êtes prévenus.
Et, si vous êtes montés sur scène sans votre carte d’intermittent du spectacle, vous pourrez toujours nous raconter !
Mercredi 14 février 2024 à 20 heures au Palais des congrès Vinci de Tours.
Pour réserver ailleurs, c’est LÀ (1)