Dernière mise à jour le 9 septembre 2024
Il joue à l’ancienne des morceaux modernes. Avec son Postmodern Jukebox, Scott Bradlee prend la musique à rebrousse-poil. Et ça swingue très fort !
Il y a des gens, comme ça, qui ne font rien comme les autres. Scott Bradlee en fait partie. Pianiste, passionné de jazz (celui des clubs des années trente/quarante, quand le be-bop vibrait dans les « speakeasies » de Manhattan et faisait la nique au swing), il a tout tenté pour faire partager sa passion, jusqu’à jouer dans des stations-services ou dans le rayon bricolage des magasins Wallmart !
Drôle d’idée et résultat mitigé, jusqu’au jour où il s’est mis à interpréter, pour son plaisir, un titre contemporain, en l’assaisonnant à la sauce vintage, le tout enregistré dans son salon à destination de YouTube. Un vrai carton ! En une semaine, 60 000 visites… Scott Bradlee a persévéré, il prend toujours la musique à contresens (en général, on met plutôt au goût du jour des titres anciens) et ses vidéos sont désormais regardées par plusieurs centaines de millions de personnes, d’aucuns parlent de milliards.
Le principe reste le même. Scott choisit un titre (il a démarré avec A Motown Tribute to Nickelback mais il peut aussi triturer We Can’t Stop de Miley Cyrus ou Creep de Radiohead) et lui donne une teinture jazzy. À l’époque, pour les enregistrements, on pousse les meubles de l’appart’, on met un bout de plancher sur la moquette pour les claquettes, et c’est parti ! Tout est réglé comme du papier à musique…
Dans les pas du Duke
Dans son salon, aujourd’hui, Scott Bradlee n’est plus seul. Son ensemble, le Scott Bradlee’s Postmodern Jukebox, associe des interprètes (chant ou instrument) qui changent selon les occasions. Ne loupez pas l’incroyable All about that bass de Meghan Trainor, interprété par Kate Davis et sa contrebasse ! Sauf si vous craignez de l’avoir en tête pendant des jours.
Restait à passer sur scène, ce qui sera le cas, pour la deuxième fois à Tours, le 13 octobre 2024 au Vinci. Inutile de dire que les centaines de millions de « followers » ne sont pas restés sur Youtube et retrouvent le Jukebox dans les salles, ce qui induit qu’il ne faut pas tarder à réserver son fauteuil.
Reste aussi à savoir si le spectacle sera à la hauteur des attentes. Soyons francs, lors du précédent passage du groupe, nous avions eu l’impression de nous faire servir du jus de pomme au lieu de bourbon. Comme si le Postmodern Jukebox que l’on nous présentait n’était qu’une copie allégée pour l’export de l’original. De mémoire, il nous semble même que Scott Bradlee himself n’avait pas fait le voyage, mais on peut se tromper…
En 2017, sur scène, si la musique était toujours aussi extraordinaire, le show était plutôt à l’image des vidéos d’origine. Un peu « cheap », disons. Gageons qu’avec le succès, l’offre sera revue à la hausse pour la version 2024.
Parce qu’avec le Postmodern Jukebox, normalement, on joue, on chante, on danse dans l’esprit des spectacles de Duke Ellington ou de Glenn Miller. Et l’ambiance gagne la salle rapidement. « Les gens jouent vraiment le jeu et viennent même habillés vintage à mes concerts. C’est très sympa ! » s’amuse Scott.
Si vous avez gardé votre costume du Tours Vintage Festival, vous savez ce qu’il vous reste à faire…
Dimanche 13 octobre 2024 à 19 heures au Centre de congrès Vinci de Tours.
Pour réserver ailleurs, c’est LÀ (1)