Dernière mise à jour le 3 février 2024
Signée Marc Lavoine et Fabrice Aboulker, la comédie musicale Les Souliers rouges sera le 20 janvier 2024 au Vinci de Tours.
Les chaussons de danse, c’est le rêve de la quasi-totalité des petites filles (et de quelques petits garçons, il faut le préciser, au risque d’être soupçonné d’un anti-wokisme crasse par quelque militant étroit). Blancs, mais sûrement pas rouges. Pour cela, il faudra attendre un peu plus et avoir les moyens de se chausser chez Louboutin, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Pourtant, c’est la couleur de ceux que l’héroïne de la comédie musicale signée Marc Lavoine (pour les textes) et Fabrice Aboulker (pour la musique, il est le compositeur de Elle a les yeux revolver, Pour une biguine avec toi ou encore Qu’est-ce que t’es belle) veut et aura. Drôle d’idée, qui lui posera de sérieux problèmes, quoique moins douloureux que ceux subis par Karen, son ancêtre, née sous la plume de Hans Christian Andersen, en 1875.
Voilà qui a laissé le temps aux Souliers rouges d’user pas mal de semelles sur les plateaux, de théâtre comme de cinéma. À commencer par un – mythique – film de 1948 avant de virer film d’horreur, et en passant par… Barbie !
Que le thème ait tenté un réalisateur sud-coréen adepte de la terreur à tous les étages (Kim Yong-gyun) n’est pas surprenant. L’histoire originelle n’est pas vraiment idéale pour endormir les bambins. On y tranche allègrement quelques pieds à la hache, pratique rouge vif que le film reprend avidement, normal. Pour le reste, il s’éloigne un peu du sujet, si ce n’est que les fameuses pompes funèbres sont manipulées par le Diable. Nous y voilà.
De l’eau de rose dans l’hémoglobine
À ce stade de la lecture, il doit y avoir des parents qui s’apprêtent à revendre leur place, inquiets d’avoir prévu d’entraîner leur progéniture dans un piège digne de Shining. Pas de panique, Marc Lavoine a mis des seaux d’eau de rose dans son hémoglobine, et l’histoire d’Andersen peut être biberonnée sans risque de suffocation par les « chères têtes blondes ».
Reste le principe de base. Dans l’histoire originelle, Karen rencontre le Diable, qui jette un sort à ses chaussons. Lesquels se mettent à danser, de préférence à distance des bénitiers. À tel point que Karen n’a qu’une solution, puisqu’elle ne peut plus retirer ses godasses endiablées, se faire trancher les pieds. Là, on ne rigole pas.
Dès la première adaptation, cinématographique, donc, on met le chausson sur la pédale douce. Dans un grand baquet, on glisse un bout des Contes d’Hoffman, une bonne dose de Fantôme de l’opéra, un poil de Faust, et même L’Enfer de Clouzot si l’on en croit Marc Lavoine. On mélange et l’on sort un scénario tout propre. Celui que Lavoine et Aboulker ont adapté, plutôt que l’original.
Petite info en passant pour les plus anciens : Francis Lemarque s’en est aussi servi pour chausser une damoiselle snobinarde qui ne veut pas danser avec le Petit cordonnier qui lui a fait ses petits souliers. Elle a tort, on l’aura compris.
Ce n’est pas de la comédie musicale, mlais c’est bien sympa.
Venons-en à la dernière mouture de l’histoire, celle qui sera présentée le 20 janvier 2024 à Tours, un peu en retard, le Covid s’étant chargé de repousser une production déjà montée, sous une autre forme, en 2016, et déjà gravée dans la cire des CD. Soit une aspirante étoile qui va chausser les Souliers rouges pour trouver la gloire dans un ballet maudit. Mais (re-voilà Faust) elle devra, en échange, renoncer à l’amour. Et, bien entendu, c’est là qu’elle tombe amoureuse. Cornélien.
Bon, l’ensemble est un peu plus compliqué, mais on ne va pas vous gâcher le plaisir : « Marc Lavoine voit Les Souliers Rouges comme une métaphore des jeunes stars d’aujourd’hui qui se lancent dans un rêve éveillé. Il soulève une question pertinente : faut-il réussir sa vie ou réussir dans la vie ? Le spectacle interroge sur la valeur de l’argent, du pouvoir et du succès dans notre société actuelle. » (France Bleu) Que les influenceurs qui se sont reconnus lèvent le doigt.
C’est le « teaser », donc c’est tout beau…
On va danser, on va chanter…
Les Souliers rouges, c’est une comédie musicale. Ce qui signifie que l’on va danser et que l’on va chanter. Pas facile, surtout lorsque l’on se lance dans la danse classique et que l’on doit pousser la romance en même temps.
Le défi sera relevé par Céleste Häuser, dans le rôle d’Isabelle, promue (sur scène, seulement, dommage pour elle) danseuse étoile. Voilà qui va satisfaire une demoiselle qui a travaillé à l’école Rudra-Béjart, dansé le Lac des cygnes à Dortmund (à dix-neuf ans) et Cole Porter au Chatelet, et dont il se murmure qu’elle a des origines circassiennes.
Le journaliste qui fera vibrer le cœur d’Isabelle, c’est Ben, alias Benjamin Siksou, finaliste de la Nouvelle Star en 2008. Quant au grand méchant, en l’occurrence le chorégraphe Viktor, c’est Guilhem Valaye, demi-finaliste de The Voice en 2015. Pour voir le reste de la troupe, et même demander une audition, cliquez ICI.
Une dernière tentative pour rassurer les parents inquiets ? Même si le Diable a son mot à dire, il y a gros à parier qu’il en sera pour ses frais et que tout finira bien. Face à Cupidon, il ne fait pas le poids.
On vous l’a dit : vous pouvez amener les enfants !
Samedi 20 janvier 2024 à 20h30 au Centre de congrès Vinci de Tours.
Pour réserver ailleurs, c’est LÀ (1)
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