Dernière mise à jour le 29 avril 2019
On peut évoquer Molière, du bout des lèvres, sûrement pas Shakespeare. Tant qu’il y a de l’amour s’adresse aux boyaux, pas aux neurones. Tant qu’il y a de la rigolade…
C’est l’équation basique, plus proche de celles que l’on sert en maternelle qu’à l’École Centrale : le mari + la femme + la maîtresse = un bon gros vaudeville bien de chez nous. Avec quelques nuances tout de même : un amant de plus et un brin d’Agatha Christie, époque fin de carrière.
Résumons, donc, Tant qu’il y a de l’amour…, en nous fiant au communiqué classique : « Jean vit avec Marie, la femme qu’il aime depuis trente ans. Mais il est également amoureux d’une jeune femme et l’avoue à sa femme. Marie, amoureuse quant à elle d’un homme de son âge, demande à Jean de la laisser partir, mais Jean ne veut pas. Il aime bien sa vie : sa jeune maîtresse l’après-midi et sa femme le soir. ».
Du rire à poison
On est dans le classique, pas de quoi casser trois pattes à un placard. L’auteur, Bob Martet, y ajoute une déclinaison vaguement policière : pour se débarrasser de son Jean collant, Marie va demander à son amant pharmacien de quoi l’empoisonner. Mais voilà, malgré moult tentatives, Jean ne meurt pas. Moralité (s’il y en a) : tant qu’il y a de l’amour, on survit. Mouais.
Sur scène, on croise un excellent comédien, Patrick Chesnais, qui ne gagnera sans doute pas un nouveau Molière cette fois-ci, une spécialiste du comique, Marie-Anne Chazel, née chez les Bronzés, Laurent Maguelon, habitué des rôles de brave nounours dépassé, et Valérie Bègue, qui porta la couronne de Miss France. L’auteur, Bob Martet, est plus habitué à faire l’acteur que l’écrivain.
On est donc supposé rigoler à fond les boyaux, devant un spectacle qui assume son délire potache, comme l’affirme Patric Chesnais : « On est franchement dans la farce et la comédie burlesque. Les situations partent en vrille, dans une folie frénétique. » Reste à savoir si ce n’est pas toute la pièce qui part en vrille…