Dernière mise à jour le 29 avril 2019
On évoquera la Grande Guerre à Vaugarny ce week-end. Mais pas forcément avec les accents d’Emmanuel Macron, et c’est tant mieux. La boucherie n’a pas engendré que des chants glorieux. Dans les tranchées, les musiciens ont mené la révolte.
Les chants du désespoir
Ils vivaient l’enfer, ils souffraient et voyaient mourir, ils se plaignaient mais ils restaient pourtant musiciens, même sous les bombes. Alors, ils écrivaient des textes, ils composaient des airs qu’ils chantaient dans la boue. La musique panse les plaies de l’âme. Ce fut au début. Les poilus tentaient de se distraire, de passer le temps entre deux assauts inutiles et assassins.
Mais, le temps passant, la guerre ne finissant pas, sa raison d’être se perdant dans les gaz, les esprits changeaient, le désespoir gagnait. On ne comprenait plus, on se révoltait, on avait perdu la foi. Alors, les chants devenaient pacifistes, révolutionnaires, même.
Ce sont ces chansons, loin des airs cocardiers de l’arrière, que le groupe Etsaut Trio a récoltés avec Laurent Cabané, un compositeur. Ce sont elles qu’ils interpréteront ce samedi 10 novembre à la Grange-Théâtre de Vaugarny, en agrémentant leur spectacle, De la terre dans le canon, de projections. Sur scène, on chantera et on jouera de multiples instruments, parfois inconnus et passionnants à découvrir…
Samedi 10 novembre à 20h30
Les femmes aussi
Un joli nom que celui de cette compagnie : Oh ! z’arts, etc… Et pas très loin du nom de son spectacle, Aux armes, Marguerite ! Encore une fois, c’est la face longtemps cachée de la guerre de 14-18 qui se révèle. Les femmes, pas celles que l’on glorifie (à juste titre) qui remplacent les hommes, qui s’épuisent pour nourrir leurs enfants (pendant que d’autres s’offrent champagne et foie gras…), qui travaillent dans les usines et qui espèrent, sans grand espoir, voir revenir entier un mari, un fils ou un frère.
Non, ce sont celles – les mêmes, souvent, sans doute – qui ont dit leur ras-le-bol de ce massacre absurde, celles qui ont envahi les rues pour demander l’arrêt de la guerre, celles qui se sont mises en grève pour s’opposer à des dirigeants sourds à la douleur des peuples.
Une seule comédienne, Véro Chabarot, dans un décor familier et ce sont toutes ces femmes qui défilent. Non, la guerre n’était pas un long fleuve de sang tranquille…