Dernière mise à jour le 20 mars 2023
Il est Suisse, original et pas toujours pressé de se montrer. Stephan Eicher est un artiste rare, dans toutes les acceptions du terme, et c’est une bonne et belle chose qu’on puisse le (re)voir au Vinci de Tours, le 17 mars 2023.
L’avant-dernière fois, il a fallu six ans pour qu’il sorte un nouveau disque. Deux plutôt. C’était en 2019 et, après ce long silence, Stephan Eicher sortait coup sur coup une compile (avec tambours et fanfares) et un nouveau disque, Homeless Songs, dans lequel il retrouvait son pote, l’écrivain Philippe Djian. Un nom choisi parce que ces titres n’avaient pas eu l’heur de plaire aux producteurs et étaient restés dans un tiroir.
Retour en fanfare… et en bernois.
Tant pis pour eux (les producteurs), le disque a bien plu, lui, et démontrait que l’originalité d’Eicher pouvait séduire, même si certains titres n’étaient chanté qu’en… dialecte bernois. Comprends qui peut, en l’occurrence les Suisses pur jus.. Comme disait Télérama à la sortie de l’album : « L’homme qui collectionnait les tubes carrés et un peu secs à la charnière des décennies 1980 et 1990 fait montre, à 58 ans, d’une superbe et d’une liberté qu’on ne lui soupçonnait pas. […] La publication de ses refrains, jadis en déshérence et toujours viscéralement vagabonds, scelle sa plus jolie victoire. »
Quelques années et un Covid plus tard, Stephan Eicher reprenait la route. Si l’on peut dire puisque son spectacle se présentait sur un radeau. La mer, donc. De quoi être médusé (d’accord, elle est facile) et interloqué. Mais ce choix n’est pas venu par hasard. Stephan Eicher a connu des années difficiles, à la fois professionnelles, comme évoqué plus haut, et personnelles : « Ma vie, c’était ce grand bateau qui prenait l’eau. J’ai enterré mes parents, puis j’ai subi une opération pas super, près des cordes vocales. » (24heures.ch)
Départ à la dérive, donc, quoique bien maîtrisée, si ce n’est qu’on ne savait pas très bien si le nom de la tournée était Dans le ventre de la baleine ou Le radeau des inutiles… Et ce n’est pas la vidéo ci-dessous qui allait vous éclairer, sauf si vous parlez le suisse bernois couramment (cliquez plus bas, sur la ligne noire, le grand « blanc » qui précède fait partie de la vidéo) :
En attendant l’orage
Reste que le radeau de Stephan Eicher s’échouait à l’Espace Malraux de Joué-lès-Tours en 2021. Et qu’on y trouvait un équipage de quelques musiciens déjà vus au côté du chanteur.
Ce jour-là, le radeau de Stephan Eicher attendait un orage qui n’est pas venu.
Lors d’un concert sur les bords du lac Léman pour quelques privilégiés (c’était en pleine période « covid »), Stephan Eicher a changé l’horaire du spectacle pour qu’un orage arrive en même temps, visant à projeter son radeau dans une vraie tempête. La météo n’a pas voulu mais l’originalité du personnage n’en a pas pâti. On vous propose l’intégrale de ce concert comme un privilège.
Rockeur, gipsy, romantique, original, Stephan Eicher sera de nouveau en Touraine sur la scène du Centre de congrès Vinci de Tours le 17 mars 2023, avec sa voix toujours un peu éraillée, son look de mousquetaire et son accent helvète. L’occasion de fêter les 30 ans (et quelques) de Déjeuner tranquille entre fidèles.
Pas de radeau en vue, cette fois, mais les chansons de son dernier album, Ode (toujours avec Djian, mais pas seulement), dont Télérama dit « Qu’il est bon d’entendre d’aussi beaux textes, de plonger dans une langue joueuse, ténébreuse, angoissée, amoureuse« , sous une affiche laconique : Et voilà, sous titré Chapitre 2 (nous, on a loupé le premier…). Pour info, si le radeau a coulé, il en est resté quelques planches dont Stephan Eicher a fait une guitare, qu’il aura sur scène.
Un spectacle un peu rétro puisqu’on nous y annonce des instruments automates au milieu des humains, et qu’on y entendra des titres anciens (sans doute Déjeuner en paix, La Chanson bleue, Les Filles du Limmatquai) comme des tout neufs, tout frais sortis de l’album. Plus de radeau (quoique l’on entende « Entre deux eaux, nos navires prenaient l’eau, seuls dans la brume, avec nos vies sans lunes… ») mais, tiens donc, de la magie, c’est nouveau.
Il y a juste un petit problème : c’est quasi complet ! Mais Télérama donne une solution, au moins pour une personne, en citant Stephan Eicher : « Cet été, explique-t-il, on est allé dans un restaurant avec une énorme table et j’ai réalisé que c’est ce qui nous avait manqué pendant le confinement : manger ensemble, discuter ! » Et de suggérer : « S’il reste une place, quelqu’un du public pourrait venir s’y asseoir ? »
Apportez votre serviette, on ne sait jamais…
Au Centre des congrès Vinci de Tours, le vendredi 17 mars 2023 à 20h30. Attention, il semble bien que ce soit presque complet…
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