Dernière mise à jour le 4 septembre 2024
Ils ne sont pas les premiers, mais il paraît qu’ils sont les meilleurs. The Australian Pink Floyd Show apporte sa pierre au mur (The Wall) et explore à son tour le côté sombre de la lune (The dark side of the moon, en anglais dans le texte). Le « cover band » (c’est comme ça qu’il faut dire) rendra sa copie, pour la deuxième fois à Tours, le 18 mars 2025.
Les hologrammes, ce n’est pas encore tout-à-fait au point mais ça vient. Pas parce que Jean-Luc Mélenchon a joué avec (en réalité, c’est une autre technique, pas nouvelle, appelée « fantôme de Pepper » – attention à l’orthographe sinon il va se fâcher tout rouge – qu’il a utilisée…) mais parce que des spectacles avec fantômes électroniques intégrés ont déjà été tentés.
On a donc ressuscité Mickaël Jackson, Céline Dion (non, non, elle va bien, on le sait depuis les Jeux Olympiques) a chanté avec Elvis Presley, Maria Callas est revenue sur scène (avec orchestre symphonique vrai de vrai) et Abba n’a pas attendu de passer le micro à gauche pour être décalqué en version virtuelle. Bref, demain, on ne pleurera plus sur Cloclo ou Johnny, on les aura à la demande. Suffira d’appuyer sur un bouton. On aime ou on n’aime pas. Faut voir. Et entendre.
En attendant d’être surclassés par l’invention du prix Nobel 1971, Dennis Gabor (l’hologramme, donc), la scène est largement occupée par des épigones qui enfilent avec plus ou moins de réussite le costume des stars, disparues ou pas. On parle parfois de « tribute » (ou d’hommage, si l’on veut parler gaulois), on évoque aussi des « covers bands », autrement dit des groupes qui se prennent pour l’original. Il y en a un paquet, des Rabeats (copie des Beatles) à Dire Straits Experience, en passant par Michael Forever (Michel Jackson, of course).
Le cercle de famille
Parmi les cibles préférées des copistes, les Pink Floyd ont une place de choix. Nostalgie de la période planante et des fumées mystérieuses, peut-être, on connaît au moins deux versions du décalque. L’une est française, et se la joue modeste. Best of Floyd, six Savoyards qui se sont fait une réputation chez les fans de Gilmour et Barret.
Plus ambitieux, The Australian Pink Floyd Show met le paquet. D’ailleurs, ça se voit au décor. Quand les Français se produisent devant un écran en demi-cercle, les « Aussies » sortent le fameux rond emblématique des Floyd, avec les projections qui vont bien. Et on ne parle pas des lasers et autres projos. Il y a du kilowatt dans l’air. Comme chez les vrais.
Le bon côté des choses, c’est que le groupe n’est pas bouffé par des guerres intestines, comme les vrais Pink : Chez les Pink Floyd, « chaque membre se déteste mais fait en sorte de préserver les intérêts financiers de la boutique commune » rappellent les Inrocks.
Reste à savoir ce que la sauce australienne donne musicalement. D’accord, les promoteurs voient dans le groupe « bien plus qu’un simple groupe hommage » et ressortent des citations : « Avec plus de 4 millions de billets vendus dans le monde entier, [il est] décrit comme “Une Référence Absolue” par le Times et comme “des Rois dans leur genre” par le Daily Mirror. » C’est sans doute vrai mais nous n’avons pas réussi à retrouver les articles originaux malgré des fouilles champolioniennes.
On raconte même que David Gilmour, le guitariste chanteur des Floyd, a invité les musiciens de The Australian Pink Floyd Show à se produire pour son 50e anniversaire et les a rejoints sur scène, guitare en main. Rick Wright, « claviériste » des Pink Floyd, est aussi monté sur scène avec eux. On ne sait pas ce que les fondateurs en ont vraiment pensé, mais ça fait bien dans le tableau. Considéré comme l’un des trois meilleurs guitaristes du monde, Gilmour ne doit pas s’afficher avec des clampins…
Poupées gonflables et fumées bizarres
Côté mise en scène, on l’a dit, c’est la surenchère. Outre le fameux écran circulaire, on va sortir les poupées gonflables des origines, lapin rose, cochon et autres kangourous. Tout juste si on ne se prend pas pour Donald Trump pour construire un bout de Wall sur scène. Pour mémoire, Roger Waters avait envisagé de jouer The Wall devant le mur cher à Donald. Comme disaient les Inrockuptibles : « Un mur de musique contre le mur de connerie de Donald Trump ». CQFD.
Les poupées gonflables, comme à l’origine. The Australian Pink Floyd Show joue copie conforme.
Côté musique, ça plait bien : « C’est comme boire un Pepsi. Au début, on se dit que cela n’a pas tout à fait le même goût. Et puis on s’y fait. » dit Paris-Match. On vous laisse faire la comparaison en vidéo. Nous, on trouve que la copie est un peu plus mollassonne que l’original, et nous ne sommes pas les seuls apparemment. Mais ce n’est pas mal tout de même. Ça plane bien, c’est joyeusement psychédélique, les musiciens ne sont pas des amateurs. Et les chansons sont toujours les mêmes. Alors…
À Venise, les faux Pink Floyd ont joué sur une scène flottante, sans oublier le fameux rond en guise de voile. Un spectacle complètement barge, pour imiter les pères fondateurs, vénitiens en 1989, dont on préfère l’original, visible ici, tout de même….
Le batteur des Floyd, Nick Mason, aurait déclaré : « Ils sont probablement meilleurs que nous. » (Nottinghampost) On n’a pas pu lui demander s’il le pensait vraiment, il venait de planter l’une de ses voitures de collection à 15 millions d’euro en jouant au pilote. Comme quoi, même jouée par les autres, la musique des Floyd rapporte encore aux pépères fondateurs…
Là, les Australiens étaient sur les terres des origines, au Royal Albert Hall. C’était en 2007 mais c’est intégral. Pour les impatients, le lapin gonflable apparaît après 1h15 de concert…
Et là, c’est plus récent. L’Australian Pink Floyd Show en version parisienne.
Le mardi 18 mars 2025 (20 heures) au Parc des expositions de Tours.
Pour réserver ailleurs, c’est LÀ (1)
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