Dernière mise à jour le 6 septembre 2024
Chanteuse exceptionnelle, star mondiale, icône, les mânes d’Amy Winehouse sont invoquées par un orchestre qui dit être celui de sa période de gloire. Ce sera à l’Espace Malraux de Joué-lès-Tours, le 11 mars 2025.
Dans la rubrique “exhumation”, c’est le tour d’Amy Winehouse. Après une foultitude de « tributes » dont nous avons chroniqué ici la discutable prolifération (Beatles, Pink Floyd, Michael Jackson, Queen et autres David Bowie), c’est la diva brisée qui est évoquée : Amy Winehouse est morte en 2011. Carrière fulgurante, dramatique et sublime. « Une âme bénie et maudite », disait d’elle Quincy Jones.
We know you were good…
Une femme aussi solide que fragile, un génie de la musique, une auteure parfaite, une passionnée de jazz à la voix inoubliable. Mais comment, en pleine période pop, Amy Winehouse, ultime star du jazz qu’elle vénérait, a-t-elle pu devenir une vedette avec une musique censée être passée de mode ? Le personnage, petite silhouette coiffée d’une chevelure à la Marge Simpson ? Sans aucun doute. Le talent, évidement : « Elle pouvait tout chanter et elle le savait. Les gens veulent toujours tout ranger dans des catégories, ça me rend fou. C’est de l’imbécillité. Est-elle pop ? Jazz ? Soul ? Amy Winehouse était tout ça à la fois. Elle me bouleversait autant que Michael [Jackson]. » (Quincy Jones)
Hommage ou dommage ?
Face à un tel animal, comment pouvoir imaginer un spectacle où elle ne serait pas ? Certes, Johnny Hallyday a subi le même traitement, comme pas mal – trop ?– d’autres (voir plus haut) mais, là, on se trouve face à une Callas, à une Barbara, un être au-dessus des normes, inimitable, donc. Amy Winehouse chantait sa vie, son être, son bonheur et sa douleur. Ses chansons étaient sa chair. Qui peut endosser l’âme d’une autre ?
C’est pourtant ce que propose The Amy Winehouse Band, qui sera à l’Espace Malraux de Joué-lès-Tours le 11 mars 2025. Un orchestre qui revendique (c’est un classique avec les tributes) d’être composé de musiciens qui ont accompagné la chanteuse, à savoir :
Basse et direction musicale : Dale Davis
Guitare : Hawie Gondwe
Batterie : Nathan Allen – Stuart Anning
Saxophone : Dave Temple – Frank Walden
Trompette : Henry Collins – Dominic Glover – Ben Edwards
Chant : Bronte Shande
Pour Dale Davis, c’est vrai. Ce fut l’un des premiers complices de la chanteuse, un ami de toujours et pour toujours. C’est lui qui est à la barre du groupe et de la tournée « hommage ».
Pour les autres, pas facile de vérifier. Comme dit Soundofbrit.fr, évoquant un des fabuleux guitaristes qui l’ont accompagnée : « Sauf Mark Ronson, faut pas exagérer non plus… ». On peut ajouter que Bruce Purse (trompette) qui était sur Frank ou Salaam Remi, producteur et batteur de Back to black ne sont pas du voyage non plus. Si vous avez quelques disques d’Amy Winehouse dans votre discothèque, vous pouvez toujours vérifier…
Au total, le compte n’y est pas, puisque Amy chantait devant un orchestre où l’on trouvait plusieurs guitares (sans oublier éventuellement sa Stratocaster), un bassiste, un pianiste, des saxos, des choristes aux allures de blues Brothers et une tripotée de trompettes. N’abusons pas.
Allons, The Amy Winehouse Band devrait tenir la route. Le plus difficile revient à Bronte Shande – elle n’est pas la première –, la chanteuse, qui devra tenter de rappeler l’original. « Amy avait quelque chose d’un fauve, imprévisible, farouche. Une lionne blessée, traquée, ondoyant derrière les barreaux d’une cage, avec ce growl incroyable dans la voix. Une voix puissante de contralto qui couvrait trois octaves et que l’on a souvent comparée à celle de Sarah Vaughan. “Amy était une lionne” », raconte, dans RollingStone, le crooner Tony Bennett, avec lequel la chanteuse a réalisé son dernier enregistrement.
Juste pour comparer, en attendant de prendre ses places !
Objectivement, on n’y est pas tout-à-fait, la profondeur et la chaleur ne sont pas les mêmes, mais il n’y a pas de trahison. C’est déjà beaucoup.
Amy Winehouse est morte à vingt-sept ans, après avoir refusé la désintoxe dans le poignant Rehab. À l’occasion de son tout premier enregistrement, Frank, encore totalement inconnue, elle disait : « Je ne pense pas du tout que je deviendrai célèbre. Je ne pense pas pouvoir le supporter, je deviendrais probablement folle. »
Cette triste prémonition mérite que l’on ne l’oublie pas. Alors, pourquoi pas un « tribute » ?
À l’Espace Malraux de Joué-lès-Tours, le mardi 11 mars 2025 (20 heures)
Pour réserver ailleurs, c’est LÀ (1)