Jacqueline Desanti
Portraits troubles et troublants

Dernière mise à jour le 29 avril 2019

Les expositions se multiplient et s’additionnent au Château de Tours. Nouvelle venue, Jacqueline Desanti. Une artiste qui perturbe le regard porté sur ses portraits en utilisant un support dont la matière prend autant d’importance que la peinture elle-même.

Communiqué

Jacqueline Desanti a abandonné la toile plane pour fabriquer son propre support, fait de papier et de colle, dont les plis déterminent le sujet à venir. Souvent, les lignes de force naissent de la matière brute, un chjami è rispondi entre couleur et matière. Des êtres énigmatiques émergent alors qui nous scrutent de leurs yeux mi-clos.

En face d’eux (car « le visage n’est visage que dans le face-à-face », disait Derrida), chacun peut reconnaître, à partir du simple pictogramme (yeux-bouche) toute la palette d’expressions de la figure humaine.

Mais s’il y a le visage, il y a aussi ce que l’on en retient. Comment recomposer plastiquement le souvenir de quelqu’un ? C’est souvent par une image mouvante, floue, sans contours définis, où l’être se dérobe constamment au cadre de la représentation, que celui-ci nous apparait. Si on ne peut saisir autrement que par fragments ce que l’on voit ou sait des êtres humains, on peut du moins rendre visibles leurs dérobades, donner corps à des visages qui interrogent plus qu’ils ne donnent de réponse.

Dans des formats plus petits, alors que les visages sont de face, le flux coloré fonctionne donc comme fonctionne la mémoire, intermittent comme sont les intermittences du cœur.

La lumière éclaire ici autant qu’elle efface.

X.P. Leandri

Du vendredi 31 août au dimanche 18 novembre 2018 au Château de Tours
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