Dernière mise à jour le 11 avril 2021
Contraint à tomber le rideau pour cause de coronavirus (comme l’opéra de Tours, soit dit en passant, mais qui annonce une belle saison 2021, malheureusement déjà bousculée), le Metropolitan opera de New-York a cessé ses retransmissions dans les cinémas du monde en général, de Tours et d’Amboise en particulier.
Une situation qui va durer puisque le Met’ a déclaré, le 23 septembre 2020, qu’il annulait totalement sa saison 2020/2021 pour les raisons sanitaires que l’on connaît.
La direction de l’opéra annonce cependant quelques productions de la saison 2021/2022, notamment « la première de Fire Shut up in my Bones de Terence Blanchard, le premier opéra d’un compositeur noir qui sera joué au Met. »
La bonne nouvelle, pour ceux qui n’habitent pas New-York, c’est que les mélomanes (plus ou moins confinés, au moins en ce qui concerne les Français) continuent à trouver gratuitement en ligne des enregistrements de représentations exceptionnelles. Une consolation, dont Entrée du Public vous a informés depuis la première, qui passe par votre ordinateur ou votre télévision, pourvu que votre écran soit connecté à Internet, directement ou via un Chromecast.
Et puis (voir notre encadré), pour 20 €, il est toujours possible de s’inviter à des concerts presque privés donnés par les plus grandes stars mondiales. Sortez les petits-fours !

Après « le triangle amoureux », le Met’ s’offre à partir du 5 avril, une semaine de lectures. De celles qui ont été adaptées en opéras, of course…Ensuite, à partir du 12 avril, l’écran sera envahi de sorcières, de méchantes belles-mères, de vilains barbus (bleus) et de princesses. C’est dire que les livres de la semaine seront des contes de fées.
Pour en savoir plus et pour accéder aux diffusions, C’EST LÀ, sur la page d’accueil du Metropolitan Opera.
Le Metropolitan ajoute une offre plus que séduisante à son public frustré.
Des récitals (presque) privés sont proposés par le Met’, moyennant 20 €. Ce sont les « Stars du Met’ » et ça porte bien son nom. Les artistes se produisent depuis chez eux. Un récital Skype rien que pour vous !
Démarrage sur les chapeaux de roue avec Jonas Kaufmann qui a ouvert le feu et a remporté un succès à la mesure de son talent, puis Madame Renée Fleming soi-même avec un programme qui allait de Haendel à Puccini, en passant par Strauss et Massenet.
Ont suivi Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak depuis la terrasse de leur refuge d’Èze, dans le sud de la France.
Le 24 octobre, c’était Diana Damrau et Joseph Calleja depuis Caserta en Italie en direct avec un programme, Verdi, Puccini, Donizetti, Bizet et quelques autres…
Le samedi 21 novembre, Sonya Yoncheva offrait un récital d’arias depuis l’Allemagne.Place à un baryton-basse le 12 décembre. Sir Bryn Terfel a chanté Noël depuis la cathédrale de sa ville natale, au pays de Galles. Avec un petit bout de Wagner en prime. Un petit morceau pour ceux qui avaient d’autres bûches à fouetter ce jour-là ? C’est possible ICI
Le 23 janvier, ce sont Piotr Beczala et Sondra Radvanovsky qui étaient en scène virtuelle. Ceux qui ont manqué le direct peuvent toujours voir le concert « on demand », comme celui d’ Anna Netrebko.
Le 27 février, c’est une autre magnifique voix que l’on pouvait entendre, depuis la bibliothèque d’un cloître germanique, Sonya Yoncheva.. Avec, à la clef (sic), un superbe programme où l’on avait la surprise d’entendre en final, un air bien de chez nous… L’Hymne à l’amour.
Pour en savoir plus, et prendre son billet, il suffit de cliquer ICI
Voici le programme des diffusions prévu pour les jours à venir (comme toujours, on le laisse en anglais mais c’est parfaitement compréhensible par tous, on ne vous fera pas l’affront de traduire…). Photos Metopera.
Des infos complémentaires (dont le résumé de l’opéra, le nom des interprètes, des articles…) sont accessibles en cliquant sur le nom des opéras.
Attention : les opéras sont accessibles gratuitement seulement une soirée. Si vous voulez vous régaler avec une production programmée un autre jour que la journée en cours, on vous proposera de payer. C’est possible, mais vous pouvez aussi attendre la date de diffusion gratuite. Les infos restent accessibles librement, évidemment.
Attention aussi : nous avons écrit que les sous-titres ne sont accessibles qu’en anglais, mais une de nos lectrices nous explique comment (dans beaucoup de cas) contourner l’obstacle ICI (1). Merci à elle !
Monday, April 5
Gounod’s Faust
Starring Marina Poplavskaya, Jonas Kaufmann, and René Pape, conducted by Yannick Nézet-Séguin. Production by Des McAnuff. From December 10, 2011.
Tuesday, April 6
Verdi’s Rigoletto
Starring Christiane Eda-Pierre, Isola Jones, Luciano Pavarotti, Louis Quilico, and Ara Berberian, conducted by James Levine. Production by John Dexter. From December 15, 1981.
Wednesday, April 7
Tchaikovsky’s Eugene Onegin
Starring Anna Netrebko, Elena Maximova, Alexey Dolgov, Peter Mattei, and Štefan Kocán, conducted by Robin Ticciati. Production by Deborah Warner. From April 22, 2017.
Thursday, April 8
Zandonai’s Francesca da Rimini
Starring Renata Scotto, Plácido Domingo, and Cornell MacNeil, conducted by James Levine. Production by Piero Faggioni. From April 7, 1984.
Friday, April 9
Shostakovich’s The Nose
Starring Andrey Popov, Alexander Lewis, and Paulo Szot, conducted by Pavel Smelkov. Production by William Kentridge. From October 26, 2013.
Saturday, April 10
Gounod’s Roméo et Juliette
Starring Anna Netrebko, Roberto Alagna, Nathan Gunn, and Robert Lloyd, conducted by Plácido Domingo. Production by Guy Joosten. From December 15, 2007.
Sunday, April 11
Verdi’s Luisa Miller
Starring Sonya Yoncheva, Olesya Petrova, Piotr Beczała, Plácido Domingo, Alexander Vinogradov, and Dmitry Belosselskiy, conducted by Bertrand de Billy. Production by Elijah Moshinsky. From April 14, 2018.
Monday, April 12
Massenet’s Cendrillon
Starring Kathleen Kim, Joyce DiDonato, Alice Coote, Stephanie Blythe, and Laurent Naouri, conducted by Bertrand de Billy. Production by Laurent Pelly. From April 28, 2018.
Tuesday, April 13
Tchaikovsky’s Iolanta / Bartók’s Bluebeard’s Castle
Starring Anna Netrebko and Piotr Beczała in Iolanta, and Nadja Michael and Mikhail Petrenko in Bluebeard’s Castle, conducted by Valery Gergiev. Production by Mariusz Treliński. From February 14, 2015.
Wednesday, April 14
Mozart’s Die Zauberflöte
Starring Golda Schultz, Kathryn Lewek, Charles Castronovo, Markus Werba, and René Pape, conducted by James Levine. Production by Julie Taymor. From October 14, 2017.
Thursday, April 15
Humperdinck’s Hansel and Gretel
Starring Judith Blegen, Frederica von Stade, Jean Kraft, Rosalind Elias, and Michael Devlin, conducted by Thomas Fulton. Production by Nathaniel Merrill. From December 25, 1982.
Friday, April 16
Dvořák’s Rusalka
Starring Kristine Opolais, Katarina Dalayman, Jamie Barton, Brandon Jovanovich, and Eric Owens, conducted by Sir Mark Elder. Production by Mary Zimmerman. From February 25, 2017.
Saturday, April 17
Puccini’s Turandot
Starring Eva Marton, Leona Mitchell, Plácido Domingo, and Paul Plishka, conducted by James Levine. Production by Franco Zeffirelli. From April 4, 1987.
Sunday, April 18
Rossini’s La Cenerentola
Starring Joyce DiDonato, Juan Diego Flórez, Pietro Spagnoli, Alessandro Corbelli, and Luca Pisaroni, conducted by Fabio Luisi. Production by Cesare Lievi. From May 10, 2014
(1) Pour obtenir les sous-titres en français : au lieu d’accéder à l’opéra du jour directement via la page d’accueil, il faut passer via le détail de la programmation « Nightly opera streams : upcoming schedule ». Cliquer sur l’opéra du jour (attention au décalage horaire).
Une fois dans l’opéra concerné, sous l’image en bas à droite, cliquer sur SUBTITLES et choisissez votre langue de sous-titres (exception : les retransmissions d’opéras enregistrés avant 2007 ont des sous-titres uniquement en anglais).
Et pour lire le synopsis de l’opéra du jour en français, cliquer sur synopsis, choisissez votre « LANGUAGE », le français est très souvent proposé.
Et toujours notre article « pré-Covid », histoire de chanter la nostalgie du temps où l’on pouvait se retrouver…
Déjà gâtés par la présence d’un opéra « pour de vrai », les amateurs d’art lyrique tourangeaux peuvent aussi se projeter sur les plus grandes scènes mondiales.
Grâce au cinéma numérique, on peut passer une soirée au Metropolitan de New-York – presque – comme s’y on y était, depuis son fauteuil au CinéA d’Amboise ou depuis le Ciné-Loire de Tours Nord.
Le Hollandais volant devait toucher terre dans les cinémas, notamment à Amboise, en provenance du Metropolitan Opera de New-York. (Photo DR)
Rue de la Scellerie, on affiche souvent complet. Demandez aux mozartiens du coin s’ils ont tous pu franchir la porte du Grand Théâtre pour vérifier si Cosi fan tutte. Trois soirées par spectacle, soit pas loin de trois mille spectateurs, c’est déjà bien. C’est vrai, Tours a la chance exceptionnelle de pouvoir se régaler de lyrique et de symphonique à un excellent niveau de qualité et avec un solide programme. Mais, quand on est amoureux de la glotte triomphante, on compte : six ou sept opéras en une saison, c’est plus que ce que l’on trouve dans moult villes françaises, mais c’est peu pour une oreille gourmande de contre-ut. Paris, c’est loin et – avouons-le – c’est cher. Quant à New-York ou Moscou, n’en parlons pas.
Eh bien si, parlons-en. Si la projection numérique nous a parfois transformés en scaphandriers depuis l’invention de la 3D, elle a aussi permis d’expédier par-dessus les océans et la Place Rouge des images et des sons qui ont à la fois la bonne idée d’être techniquement parfaits mais aussi porteurs de spectacles inaccessibles jusqu’alors, en tout cas pour des tourangeaux sédentaires.
Les satellites font une drôle de bobine
Petit paragraphe technique : il fut un temps où le cinéma se transportait dans de grosses boîtes en tôle. A l’intérieur, quelques kilomètres d’un ruban transparent couvert de petites images que l’on appelait – les plus anciens s’en souviennent… – pellicule. On mettait, grâce aux biceps des opérateurs, les énormes bobines sur les bras, non moins solides, des projecteurs. Une lampe, judicieusement placée derrière le ruban, projetait en grand sur un écran les images qu’il transportait. Mais uniquement celles-ci.
Le cinéma numérique, à part la grosse lampe qui demeure, c’est une sorte de télévision (ou d’ordinateur), un énorme vidéoprojecteur qui balance des images venues de nulle part, c’est-à-dire de partout. On le sait, les ondes voyagent, le premier téléspectateur venu vous le dira. Qu’on les expédie vers un satellite et elles arrosent le monde entier et, au passage, Tours et Amboise.

Amboise, c’est là que l’on a pu pour la première fois se croire à New-York, 88, West End Avenue, NY 10023-6389, alias Lincoln Center. Discrètement, le CinéA a installé une parabole sur son toit. Reliée au vidéoprojecteur précité, cela suffisait pour que le miracle ait lieu. C’était il y a quelques années. Le directeur de l’endroit, Roberto Rui, avait eu le culot de programmer Wagner, Verdi et quelques amis dans une salle quand les Ch’tis déboulaient dans l’autre. Et, en plus, c’était en direct du « Met ».
On applaudit tout de même
Culotté, sans doute, mais aujourd’hui les séances ont leurs fidèles, souvent venus de Tours. Et comme le directeur y a ajouté la possibilité de casser une petite croûte à l’entracte, ça vous ajoute un côté convivial pas guindé pour un sou. Faites l’essai, il y a encore un peu de place.
Certes, quelques puristes boudent (ou, le plus souvent, ignorent) les possibilités offertes aux amoureux de Carmen et de Butterfly par la technologie. Certes, s’asseoir devant un écran n’offre pas la même vibration charnelle que de s’installer dans un fauteuil à dix mètres d’une diva, juste derrière l’agité qui mène à la baguette ses cinquante musiciens. Certes, mais…
Demandez au public d’habitués qui confondent les bords de Loire avec ceux de l’Hudson. D’abord, ils ont la chance d’entendre les plus grands (pas Placido Domingo, pourtant annoncé dans Madame Butterfly fin 2019, il a eu quelques problèmes de coulisses…) dirigés par les meilleurs chefs du monde, ce qui n’est pas rien.
Ensuite, ils vous diront qu’il faut peu de temps pour entrer dans le jeu après être entré dans la salle (en même temps que les new-yorkais visibles sur l’écran). Et ils avoueront qu’ils applaudissent les performances des chanteurs comme s’ils étaient sur place. « La magie du direct », disait-on autrefois à la télé.
Preuve que le pari de Roberto Rui était bon, le principe a essaimé et a évolué. À Tours, les CGR proposent des représentations de l’opéra Bastille, majoritairement, mais aussi des ballets. Et le Ciné-Loire de Tours Nord reprend les programmes du Met lui aussi. Mais sans le plateau repas.
Quant au CinéA, il retransmet les ballets du Bolchoï ou des pièces de la Comédie Française. En plus du Metropolitan, of course.