Perles rares
au Metropolitan de New-York

Dernière mise à jour le 1 juin 2021

Contraint à tomber le rideau pour cause de coronavirus (comme l’opéra de Tours, soit dit en passant, mais qui annonce une belle saison 2021, malheureusement déjà bousculée), le Metropolitan opera de New-York a cessé ses retransmissions dans les cinémas du monde en général, de Tours et d’Amboise en particulier.

Une situation qui va durer puisque le Met’ a déclaré, le 23 septembre 2020, qu’il annulait totalement sa saison 2020/2021 pour les raisons sanitaires que l’on connaît.

La direction de l’opéra annonce cependant quelques productions de la saison 2021/2022, notamment « la première de Fire Shut up in my Bones de Terence Blanchard, le premier opéra d’un compositeur noir qui sera joué au Met. »

La bonne nouvelle, pour ceux qui n’habitent pas New-York, c’est que les mélomanes (plus ou moins confinés, au moins en ce qui concerne les Français) continuent à trouver gratuitement en ligne des enregistrements de représentations exceptionnelles. Une consolation, dont Entrée du Public vous a informés depuis la première, qui passe par votre ordinateur ou votre télévision, pourvu que votre écran soit connecté à Internet, directement ou via un Chromecast.

Et puis (voir notre encadré), pour 20 €, il est toujours possible de s’inviter à des concerts presque privés donnés par les plus grandes stars mondiales. Sortez les petits-fours !

Photo Metopera
Photo Metopera

Dans les jours qui viennent, le Met’ n’hésite pas à qualifier son programme de « scènes complètement dingues » (traduction approximative de « Unhinged Mad Scenes ». C’est vrai que l’art lyrique n’est pas avare de crises de folie, toujours mélodieuse, cela va de soi.

La suite sera qualifiée de « bijoux » (rares et précieux), ce que l’on croit volontiers.

À vérifier plus bas.

Pour en savoir plus et pour accéder aux diffusions, C’EST LÀ, sur la page d’accueil du Metropolitan Opera.

DES RÉCITALS PRESQUE PRIVÉS

Le Metropolitan ajoute une offre plus que séduisante à son public frustré.

Des récitals (presque) privés sont proposés par le Met’, moyennant 20 €. Ce sont les « Stars du Met’ » et ça porte bien son nom. Les artistes se produisent depuis chez eux. Un récital Skype rien que pour vous !

Démarrage sur les chapeaux de roue avec Jonas Kaufmann qui a ouvert le feu et a remporté un succès à la mesure de son talent, puis Madame Renée Fleming soi-même avec un programme qui allait de Haendel à Puccini, en passant par Strauss et Massenet.

Ont suivi Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak depuis la terrasse de leur refuge d’Èze, dans le sud de la France.

Le 24 octobre, c’était Diana Damrau et Joseph Calleja depuis Caserta en Italie en direct avec un programme, Verdi, Puccini, Donizetti, Bizet et quelques autres…

Le samedi 21 novembre, Sonya Yoncheva offrait un récital d’arias depuis l’Allemagne. 

Place à un baryton-basse le 12 décembre. Sir Bryn Terfel a chanté Noël depuis la cathédrale de sa ville natale, au pays de Galles. Avec un petit bout de Wagner en prime. Un petit morceau pour ceux qui avaient d’autres bûches à fouetter ce jour-là ? C’est possible ICI

Metropolitan Opera 2020 Preview: Bryn Terfel in Stars Live in Concert  Series | News Break
Le 23 janvier, ce sont Piotr Beczala et Sondra Radvanovsky qui étaient en scène virtuelle. Ceux qui ont manqué le direct peuvent toujours voir le concert « on demand », comme celui d’ Anna Netrebko.

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Le 27 février, c’est une autre magnifique voix que l’on pouvait entendre, depuis la bibliothèque d’un cloître germanique, Sonya Yoncheva.. Avec, à la clef (sic), un superbe programme où l’on avait la surprise d’entendre en final, un air bien de chez nous… L’Hymne à l’amour.

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Le 22 mai,  les sopranos Ailyn Pérez et Nadine Sierra se produiront avec la mezzo-soprano Isabel Leonard pour un programme où l’on croisera Mozart et Offenbach, Gounod et Villa-Lobos.

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Pour en savoir plus, et prendre son billet, il suffit de cliquer ICI

 

Voici le programme des diffusions prévu pour les jours à venir (comme toujours, on le laisse en anglais mais c’est parfaitement compréhensible par tous, on ne vous fera pas l’affront de traduire…). Photos Metopera.

Des infos complémentaires (dont le résumé de l’opéra, le nom des interprètes, des articles…) sont accessibles en cliquant sur le nom des opéras.

Attention : les opéras sont accessibles gratuitement seulement une soirée. Si vous voulez vous régaler avec une production programmée un autre jour que la journée en cours, on vous proposera de payer. C’est possible, mais vous pouvez aussi attendre la date de diffusion gratuite. Les infos restent accessibles librement, évidemment.

Attention aussi : nous avons écrit que les sous-titres ne sont accessibles qu’en anglais, mais une de nos lectrices nous explique comment (dans beaucoup de cas) contourner l’obstacle ICI (1). Merci à elle !

 

 

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Sunday, May 16
Donizetti’s Roberto Devereux
Starring Sondra Radvanovsky, Elīna Garanča, Matthew Polenzani, and Mariusz Kwiecień, conducted by Maurizio Benini. Production by Sir David McVicar. From April 16, 2016.

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Monday, May 17
Bellini’s I Puritani
Starring Anna Netrebko, Eric Cutler, Franco Vassallo, and John Relyea, conducted by Patrick Summers. Production by Sandro Sequi. From January 6, 2007.

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Tuesday, May 18
Mozart’s Idomeneo
Starring Elza van den Heever, Nadine Sierra, Alice Coote, Matthew Polenzani, and Alan Opie, conducted by James Levine. Production by Jean-Pierre Ponnelle. From March 25, 2017.

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Wednesday, May 19
Mussorgsky’s Boris Godunov
Starring Ekaterina Semenchuk, Aleksandrs Antonenko, Oleg Balashov, Evgeny Nikitin, René Pape, Mikhail Petrenko, and Vladimir Ognovenko, conducted by Valery Gergiev. Production by Stephen Wadsworth. From October 23, 2010.

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Thursday, May 20
Bellini’s La Sonnambula
Starring Natalie Dessay, Juan Diego Flórez, and Michele Pertusi, conducted by Evelino Pidò. Production by Mary Zimmerman. From March 21, 2009.

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Friday, May 21
Verdi’s Nabucco
Starring Liudmyla Monastyrska, Jamie Barton, Russell Thomas, Plácido Domingo, and Dmitry Belosselskiy, conducted by James Levine. Production by Elijah Moshinsky. From January 7, 2017.

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Saturday, May 22
Donizetti’s Lucia di Lammermoor
Starring Joan Sutherland, Alfredo Kraus, Pablo Elvira, and Paul Plishka, conducted by Richard Bonynge. Production by Margherita Wallmann. From November 13, 1982.

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Sunday, May 23
Tchaikovsky’s The Queen of Spades
Starring Galina Gorchakova, Elisabeth Söderström, Plácido Domingo, Dmitri Hvorostovsky, and Nikolai Putilin, conducted by Valery Gergiev. Production by Elijah Moshinsky. From April 15, 1999.

Rare Gems

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Monday, May 24
Massenet’s Thaïs
Starring Renée Fleming, Michael Schade, and Thomas Hampson, conducted by Jesús López-Cobos. Production by John Cox. From December 20, 2008.

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Tuesday, May 25
Borodin’s Prince Igor
Starring Oksana Dyka, Anita Rachvelishvili, Sergey Semishkur, Ildar Abdrazakov, Mikhail Petrenko, and Štefan Kocán, conducted by Gianandrea Noseda. Production by Dmitri Tcherniakov. From March 1, 2014.

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Wednesday, May 26
Rossini’s La Donna del Lago
Starring Joyce DiDonato, Daniela Barcellona, Juan Diego Flórez, John Osborn, and Oren Gradus, conducted by Michele Mariotti. Production by Paul Curran. From March 14, 2015.

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Thursday, May 27
Shostakovich’s The Nose
Starring Andrey Popov, Alexander Lewis, and Paulo Szot, conducted by Pavel Smelkov. Production by William Kentridge. From October 26, 2013.

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Friday, May 28
Giordano’s Fedora
Starring Mirella Freni, Ainhoa Arteta, Plácido Domingo, Dwayne Croft, and Jean-Yves Thibaudet, conducted by Roberto Abbado. Production by Beppe De Tomasi. From April 26, 1997.

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Saturday, May 29
Strauss’s Capriccio
Starring Renée Fleming, Sarah Connolly, Joseph Kaiser, Russell Braun, Morten Frank Larsen, and Peter Rose, conducted by Sir Andrew Davis. Production by John Cox. From April 23, 2011.

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Sunday, May 30
Rossini’s Le Comte Ory
Starring Diana Damrau, Joyce DiDonato, Susanne Resmark, Juan Diego Flórez, Stéphane Degout, and Michele Pertusi, conducted by Maurizio Benini. Production by Bartlett Sher. From April 9, 2011.

Monday, May 31
Puccini’Turandot
Starring Christine Goerke, Eleonora Buratto, Yusif Eyvazov, and James Morris, conducted by Yannick Nézet-Séguin. Production by Franco Zeffirelli. From October 12, 2019.

Tuesday, June 1
Saint-Saëns’s Samson et Dalila
Starring Elīna Garanča, Roberto Alagna, Laurent Naouri, Elchin Azizov, and Dmitry Belosselskiy, conducted by Sir Mark Elder. Production by Darko Tresnjak. From October 20, 2018.

Wednesday, June 2
Bizet’Carmen
Starring Aleksandra Kurzak, Clémentine Margaine, Roberto Alagna, and Alexander Vinogradov, conducted by Louis Langrée. Production by Sir Richard Eyre. From February 2, 2019.

Thursday, June 3
Donizetti’La Fille du Régiment
Starring Pretty Yende, Stephanie Blythe, Kathleen Turner, Javier Camarena, and Maurizio Muraro, conducted by Enrique Mazzola. Production by Laurent Pelly. From March 2, 2019.

Friday, June 4
The Gershwins’ Porgy and Bess
Starring Angel Blue, Golda Schultz, Latonia Moore, Denyce Graves, Frederick Ballentine, Eric Owens, Alfred Walker, and Donovan Singletary, conducted by David Robertson. Production by James Robinson. From February 1, 2020.

Saturday, June 5
Verdi’Macbeth
Starring Anna Netrebko, Joseph Calleja, Željko Lučić, and René Pape, conducted by Fabio Luisi. Production by Adrian Noble. From October 11, 2014.

Sunday, June 6
Philip Glass’Akhnaten
Starring Dísella Lárusdóttir, J’Nai Bridges, Anthony Roth Costanzo, Aaron Blake, Will Liverman, Richard Bernstein, and Zachary James, conducted by Karen Kamensek. Production by Phelim McDermott. From November 23, 2019.

(1) Pour obtenir les sous-titres en français : au lieu d’accéder à l’opéra du jour directement via la page d’accueil, il faut passer via le détail de la programmation « Nightly opera streams : upcoming schedule ». Cliquer sur l’opéra du jour (attention au décalage horaire).

Une fois dans l’opéra concerné, sous l’image en bas à droite, cliquer sur SUBTITLES et choisissez votre langue de sous-titres (exception : les retransmissions d’opéras enregistrés avant 2007 ont des sous-titres uniquement en anglais).

Et pour lire le synopsis de l’opéra du jour en français, cliquer sur synopsis, choisissez votre « LANGUAGE », le français est très souvent proposé.

 


 

Et toujours notre article « pré-Covid », histoire de chanter la nostalgie du temps où l’on pouvait se retrouver…

Déjà gâtés par la présence d’un opéra « pour de vrai », les amateurs d’art lyrique tourangeaux peuvent aussi se projeter sur les plus grandes scènes mondiales.
Grâce au cinéma numérique, on peut passer une soirée au Metropolitan de New-York – presque – comme s’y on y était, depuis son fauteuil au CinéA d’Amboise ou depuis le Ciné-Loire de Tours Nord.

Vaisseau fantôme Wagner Metropolitan Opera
Le Hollandais volant devait toucher terre dans les cinémas, notamment à Amboise, en provenance du Metropolitan Opera de New-York. (Photo DR)

Rue de la Scellerie, on affiche souvent complet. Demandez aux mozartiens du coin s’ils ont tous pu franchir la porte du Grand Théâtre pour vérifier si Cosi fan tutte. Trois soirées par spectacle, soit pas loin de trois mille spectateurs, c’est déjà bien. C’est vrai, Tours a la chance exceptionnelle de pouvoir se régaler de lyrique et de symphonique à un excellent niveau de qualité et avec un solide programme. Mais, quand on est amoureux de la glotte triomphante, on compte : six ou sept opéras en une saison, c’est plus que ce que l’on trouve dans moult villes françaises, mais c’est peu pour une oreille gourmande de contre-ut. Paris, c’est loin et – avouons-le – c’est cher. Quant à New-York ou Moscou, n’en parlons pas.

Eh bien si, parlons-en. Si la projection numérique nous a parfois transformés en scaphandriers depuis l’invention de la 3D, elle a aussi permis d’expédier par-dessus les océans et la Place Rouge des images et des sons qui ont à la fois la bonne idée d’être techniquement parfaits mais aussi porteurs de spectacles inaccessibles jusqu’alors, en tout cas pour des tourangeaux sédentaires.

Les satellites font une drôle de bobine

Petit paragraphe technique : il fut un temps où le cinéma se transportait dans de grosses boîtes en tôle. A l’intérieur, quelques kilomètres d’un ruban transparent couvert de petites images que l’on appelait – les plus anciens s’en souviennent… – pellicule. On mettait, grâce aux biceps des opérateurs, les énormes bobines sur les bras, non moins solides, des projecteurs. Une lampe, judicieusement placée derrière le ruban, projetait en grand sur un écran les images qu’il transportait. Mais uniquement celles-ci.

Le cinéma numérique, à part la grosse lampe qui demeure, c’est une sorte de télévision (ou d’ordinateur), un énorme vidéoprojecteur qui balance des images venues de nulle part, c’est-à-dire de partout. On le sait, les ondes voyagent, le premier téléspectateur venu vous le dira. Qu’on les expédie vers un satellite et elles arrosent le monde entier et, au passage, Tours et Amboise.

Le Metropolitan de NY à Amboise
Marie Stuart sera victime de la jalouse Elisabeth. De l’amour à en perdre la tête… (Photo Metropolitan de New-York)

Amboise, c’est là que l’on a pu pour la première fois se croire à New-York, 88, West End Avenue, NY 10023-6389, alias Lincoln Center. Discrètement, le CinéA a installé une parabole sur son toit. Reliée au vidéoprojecteur précité, cela suffisait pour que le miracle ait lieu. C’était il y a quelques années. Le directeur de l’endroit, Roberto Rui, avait eu le culot de programmer Wagner, Verdi et quelques amis dans une salle quand les Ch’tis déboulaient dans l’autre. Et, en plus, c’était en direct du « Met ».

On applaudit tout de même

Culotté, sans doute, mais aujourd’hui les séances ont leurs fidèles, souvent venus de Tours. Et comme le directeur y a ajouté la possibilité de casser une petite croûte à l’entracte, ça vous ajoute un côté convivial pas guindé pour un sou. Faites l’essai, il y a encore un peu de place.

Certes, quelques puristes boudent (ou, le plus souvent, ignorent) les possibilités offertes aux amoureux de Carmen et de Butterfly par la technologie. Certes, s’asseoir devant un écran n’offre pas la même vibration charnelle que de s’installer dans un fauteuil à dix mètres d’une diva, juste derrière l’agité qui mène à la baguette ses cinquante musiciens. Certes, mais…

Demandez au public d’habitués qui confondent les bords de Loire avec ceux de l’Hudson. D’abord, ils ont la chance d’entendre les plus grands (pas Placido Domingo, pourtant annoncé dans Madame Butterfly fin 2019, il a eu quelques problèmes de coulisses…) dirigés par les meilleurs chefs du monde, ce qui n’est pas rien.

Ensuite, ils vous diront qu’il faut peu de temps pour entrer dans le jeu après être entré dans la salle (en même temps que les new-yorkais visibles sur l’écran). Et ils avoueront qu’ils applaudissent les performances des chanteurs comme s’ils étaient sur place. « La magie du direct », disait-on autrefois à la télé.

Preuve que le pari de Roberto Rui était bon, le principe a essaimé et a évolué. À Tours, les CGR proposent des représentations de l’opéra Bastille, majoritairement, mais aussi des ballets. Et le Ciné-Loire de Tours Nord reprend les programmes du Met lui aussi. Mais sans le plateau repas.

Quant au CinéA, il retransmet les ballets du Bolchoï ou des pièces de la Comédie Française. En plus du Metropolitan, of course.

Rappel : comme indiqué en début de page, plusieurs grandes scènes lyriques mondiales peuvent être regardées gratuitement pendant la mise en quarantaine des confinés du Coronavirus. Notre article vous dit tout ICI.
Le programme du CinéA d’Amboise et les réservations en ligne sont ICI
Le Metropolitan est aussi accessible depuis les écrans du Ciné-Loire de Tours Nord en cliquant LÀ
Les CGR Centre et Deux Lions ont une programmation plus européenne.
Et, pendant qu’on y est, pour ceux qui veulent faire le voyage, au Metropolitan de New-York, il suffit de suivre ce lien.