Jean-Michel Sieklucki,
avocat de la colonie de Mettray

Dernière mise à jour le 15 décembre 2019

La Colonie pénitentiaire de Mettray, en Indre-et-Loire, est mal connue. Mal aimée, aussi. Pourtant, elle est née sur de belles idées, que Jean-Michel Sieklucki, ancien avocat et écrivain, présente dans un livre et une conférence.

Colonie pénitentiaire de Mettray (photo DR)
La colonie possédait de nombreux ateliers de plein air, dans des espaces dépourvus de murs. (Photo DR)

C’est l’histoire d’une belle idée qui a dégénéré. Souvent associée – à tort – avec la prison de Fontevraud, la Colonie Agricole et Pénitentiaire de Mettray (Indre-et-Loire) aurait pu, et fut même quelque temps, exemplaire.

Au départ, en 1839, l’idée consiste à ne pas emprisonner les enfants avec les adultes, à les éduquer, et à leur réapprendre à vivre normalement par le biais du travail.

À l’arrivée, la colonie sera devenue un bagne pour enfants. Une campagne de dénonciation s’abattra sur elle lorsqu’un jeune homme, tombé amoureux d’une danseuse de cabaret, et placé là par son père pour être « rééduqué », se sera pendu dans sa cellule.

Un idéal philanthropique

Pourtant, l’initiateur de la Paternelle s’appuyait sur un « idéal philanthropique » en avance sur son époque. Au fronton de la colonie, on lisait : « Mieux vaut prévenir que réprimer ». Les pensionnaires venaient parfois de Fontevraud (mais il semble que Jean Genet n’en ait pas fait partie). L’idée avait été mise en forme par Frédéric-Auguste Demetz. Mettray compte alors des ateliers, des salles de classe. On ne doit pas frapper les pensionnaires et les éducateurs sont choisis pour leur bonne moralité.

Colonie pénitentiaire de Mettray (photo DR)
On ne devait pas faire beaucoup de gymnastique dans les écoles à l’époque. Pourtant Mettray avait inscrit le sport à son programme de rééducation. (Photo DR)

La vie n’est pas facile mais reste humaine. Tout change après la mort de Demetz. La Paternelle devient une prison, un bagne. Jusqu’à la campagne de presse (menée notamment par La Dépêche, le journal de Tours) et relayée par les caricaturistes de l’Assiette au beurre.

Cette histoire complexe, pas aussi simple que certains voudraient ou ont voulu le croire, est racontée dans un livre de l’ancien avocat tourangeau, Jean-Michel Sieklucki. Un monsieur dont on se rappelle les plaidoiries efficaces mais toujours élégantes, la voix solidement installée au service des mots. Devenu écrivain (il a écrit une douzaine de livres), l’ancien bâtonnier a gardé la qualité de son verbe.

Jean-Michel Sieklucki
Jean-Michel Sieklucki, entre plaidoirie et conférence.

Véritablement écrivain, et sûrement pas amateur, il a déjà évoqué plusieurs souvenirs de sa vie professionnelle, parfois à travers des romans. Il se fait aujourd’hui historien à propos de Mettray. Mais, on ne se refait pas, l’avocat Jean-Michel Sieklucki parle toujours (ce n’est pas par hasard que les malfrats de Frédéric Dard les appelaient des bavards…). On pourrait même dire qu’il plaide.

Plaidoirie pour Mettray

Il sera donc dans les locaux de la colonie de Mettray le 22 novembre pour parler de La Paternelle. On pourra évidemment acquérir son livre, La colonie de Mettray, Lumière et ombre. Un livre où, en bon avocat, il aborde les bons et les mauvais côtés de « sa cliente ». Et comme le monsieur, pardon, le maître, a gardé l’énergie qu’il dépensait dans les prétoires, il est probable qu’il convaincra son auditoire sans difficulté.

Le 22 novembre dans la chapelle de la Colonie de Mettray à 19 heures, à l’occasion du trentième anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant.
L’accès est gratuit, sur réservation au 02 47 62 42 42
La page Facebook de Jean-Michel Siecklucki est ICI