Dernière mise à jour le 28 mai 2023
Elle a beaucoup souffert du Covid, la foire de Tours. De quelques initiatives incongrues de l’ancien directeur aussi. Mais, convalescente et vaillante, la voilà de retour. Thème de l’édition 2023 : la Corée (du Sud !).
Elle a été sous respirateur pendant un sacré bout de temps, la Foire de Tours. Annulée en 2020, reportée, bêtement, en été en 2021 (un bide), secouée par quelques initiatives du directeur en place, depuis parti distribuer ses conseils sous d’autres cieux comme nous l’avons raconté ici à propos de l’American Festival, lui aussi mal barré, elle s’en est sortie, un chouïa amaigrie, mais toujours vaillante. On pourra donc la retrouver, avec la Fête foraine qui l’accompagne, du 5 au 14 mai 2023 (la fête foraine fait du rab’, du 28 avril au 28 mai), et c’est tant mieux.
2023 reprend les traditions, comme avant. D’abord, avec le Village gastronomique, grand lieu convivial s’il en est. Ensuite en se repeignant à la couleur d’un pays, la Corée (du Sud, tout de même) en la circonstance. Bulgogi et kimchijeon au menu, mais pas que. Les amateurs d’andouillettes peuvent être rassurés
Réglementairement parlant, on pourra aller flâner dans les allées le nez au vent. Cela dit, si le masque, à la foire comme ailleurs, n’est plus obligatoire, il n’est pas interdit pour autant et ne doit pas être rangé sur l’étagère des mauvais souvenirs. On ne veut pas plomber l’ambiance mais, pour info, le Covid fait toujours la foire, lui aussi, et certains s’en aperçoivent douloureusement. Demandez à votre toubib préféré…
Revenons à notre sujet. Outre l’aspect gastronomique, le mélange des genres sera toujours le même. Du camping-car à l’artisanat d’art, de la brosse magique à la douchette écologique en passant par la tondeuse à gazon, la table à repasser soufflante ou le matelas à mémoire de forme, il y aura de quoi faire chauffer la carte de crédit.
La Corée, mais aussi…
Aller chercher ses partenaires à plus de 12.000 km de l’hexagone, pour une municipalité écologique, ça fait tache. Bonjour le bilan carbone. Mais non : si l’on recevra quelques représentants du pays, ils ne viendront pas de la mer jaune.
Pour manier les baguettes, on passera à table avec un restaurateur réputé venu… de Paris, mais avec l’enseigne qui convient, le Séoul Opéra. C’est là où l’on pourra découvrir les Bulgogi et kimchijeon évoqués plus haut, et même tenter de les reproduire au fil de diverses « animations culinaires ».
Ce ne sera pas tout. De nombreuses activités évoquant « le pays du matin calme » (formule valable uniquement quand le voisin Kim Jong-un et son aimable famille se lèvent du bon pied) sont prévues. On pourra s’habiller comme là-bas, se maquiller aussi (une spécialité locale, à rendre jaloux Bernard Arnaud), faire du pliage, taper sur des bambous ou d’autres instruments traditionnels ou, si l’on n’est pas assez doué, se lancer dans le noraebang, alias karaoké. Des visites touristiques sont prévues, mais seulement virtuelles.
Petit manque, pas de BTS (non, pas l’examen, le groupe de K-pop) ou de Blackpink à l’affiche, sinon leurs admirateurs, l’association YNS (Young Nation Studio), installée Rue Auguste Chevalier à Tours.
Si la foire de Tours est considérée comme l’une des plus importantes de France (et, à coup sûr, de la région), la Fête foraine qui l’accompagne traditionnellement n’a rien à lui envier, question notoriété. La version 2023 devrait confirmer cette réputation. Elle devrait aussi satisfaire les masochistes qui s’y précipitent pour se payer une dose d’adrénaline doublée d’une descente du trouillomètre vers le zéro absolu.
Étrange comportement, psychologiquement analysable, mais qui trouvera largement de quoi s’exprimer sur les bords du Cher en cette année 20233. À la Fête foraine tourangelle, la technologie est au service de la pétoche, et pas qu’un peu.
Parmi les stars du retournement (de neurones, pas de veste) on trouve Mega King Tower, Mega Loop et Ranger. Le premier évoque King-Kong, que l’on retrouve accroché en haut d’une tour d’acier. Pas d’avions à flinguer (pour ceux qui ont vu le film) mais quatre-vingts mètres de chute pas libre, le temps de se prendre les… genoux dans les narines.
Le deuxième est déjà connu et propose de se faire secouer dans tous les azimuts depuis un fauteuil dont on aura intérêt à cramponner les accoudoirs.
Quant au troisième, il est « bateau », en ce sens qu’une sorte de caravelle en folie a la drôle d’idée de faire des loopings avec son équipage. Prévoir des sacs, comme dans les avions, dans les trois exemples donnés ici, et pensez à bien fermer vos poches.
Même conseil pour pas mal d’autres engins de torture, que ce soit le Bombermaxxx (qui expédie la nacelle au bout d’un bras immense avec passage dans les flammes ! ! !) ou le No Limit, qui porte bien son nom.
Rassurant, les visiteurs plus terre à terre trouveront de quoi lancer doucement leur progéniture dans des voitures tranquilles, se payeront un tour de grand huit à l’ancienne ou une virée dans l’éternelle pieuvre avant de se perdre dans le Palais des glaces.
Une sorte d’apprentissage tranquille pour aller plus loin l’an prochain. La grande roue peut aider à la transition…
Mais les spectacles seront aussi « bien de chez nous ». Sur la scène, désormais agrémentée de sièges, une collection d’artistes se succédera. La liste est ici. On y croise notamment le groupe Frank, qui vient tout juste de sortir son premier album soul, le Tourangeau Anthony Fraysse et ses reprises de « standards » français ou encore La charcuterie musicale, « quiz musical déjanté » dit-on.
Comme toujours, on fera aussi beaucoup de sport cette année sur les bords du Cher. Les associations locales ont été appelées à la rescousse et l’on pourra assister, voire participer, à des activités frappantes (boxe anglaise ou thaïe, voire démonstration en costumes d’époque), on en passe et des plus transpirantes.
Enfin, une idée amusante : rendre hommage au design français via une exposition que les visiteurs pourront alimenter eux-mêmes. On pourra donc religieusement déposer son stylo Bic cristal de la belle époque ou un des objets listés par les organisateurs : chaussures de ski SX90, cocotte-minute de SEB, télévision Portavia P11 signée Roger Tallon (on la trouve même au Centre Pompidou), réchaud bleuet, Twingo X06 ou tournevis Bost Garnache Chiquet, rare mais moins excitant.
Pour préparer ses achats, la liste des exposants est LÀ (1)