Dernière mise à jour le 7 mai 2022
Ils sont parmi les meilleurs solistes français du genre. Ils manient clarinette, basson, flûte, hautbois, cor, dans le monde entier. Ils s’appellent Les Vents français et plusieurs seront à Tours les 7 et 8 juin 2022, dans l’église Saint-Julien, pour les premiers concerts du Festival de musique française, parrainé par Emmanuel Palud, l’un des « vents » précités.

Comme on n’a peur de rien, on y va franchement : avec eux, souffler, c’est jouer. Et bien. Emmanuel Palud (clarinette), Gilbert Audin (basson), Paul Meyer (clarinette), auxquels il faut ajouter, même s’ils ne seront pas à Tours, François Leleux et Radovan Vlatkovi, ont créé il n’y a pas loin de vingt ans, un groupe de joyeux souffleurs (ce sont tous des vieux copains), bien décidés à remuer des anches pour faire passer la musique française pour vent au rang qu’elle mérite.
Pari réussi puisque le groupe tourne dans le monde entier avec un sacré succès. Logique hexagonale oblige, Les Vents français ont été longtemps plus reconnus en-dehors des frontières que sur leurs terres d’origine. C’est nul, mais c’est comme ça.
Cependant, les trompettes de la renommée ayant pour eux une sympathie logique, ils sont peu à peu revenus au pays de Jean-Pierre Rampal, notamment à la Philharmonie de Paris en 2016. Défendant, à cor et à cri, évidemment, des instruments souvent peu considérés, contrairement aux cordes (même si, comme le dit Paul Meyer, « chaque instrument possède une personnalité spécifique, ce qui apporte des couleurs extraordinaires, alors que les cordes constituent un groupe bien plus anonyme », ils confirment aussi leur volonté de jouer français. Démonstration en juin à Tours.
Au temps en emporte les vents
Depuis Louis XIV, qui, comme le rappelle François Leleux dans Télérama, a lancé la mode en aidant la fabrication d’instruments à vent, jusqu’au XXe siècle, beaucoup de compositeurs ont travaillé pour les instruments à vent.
Pas tous, à l’exemple de Schubert, souvent par ignorance ou par privilège de classe : « Au sein de l’orchestre, un rapport de classes a également longtemps opposé le pupitre des cordes, instruments de la bourgeoisie, à ceux des vents, qui recrutent plus volontiers dans les milieux populaires, notamment dans les régions ouvrières, où existent les harmonies. », explique Sébastien Porte dans Télérama.

Cela n’empêche pas de retrouver les instruments à vent à travers le temps dans beaucoup de partitions, de Jolivet à Beethoven, en passant par Henri Dutilleux, feu notre voisin de Candes-Saint-Martin.
Démonstration début juin avec les deux programmes qu’interpréteront nos semeurs de vent sans tempête, accompagnés par Éric Le Sage au piano, dans l’église Saint-Julien de Tours, ouverte à tous les vents pour l’occasion.
Le programme des deux concerts
MARDI 7 JUIN à 20 heures
Emmanuel Pahud, flûte, Paul Meyer, clarinette, Gilbert Audin, basson, Éric Le Sage, piano
Ludwig van Beethoven, Trio pour flûte, basson et piano
André Jolivet, Sonatine pour flûte et clarinette
Mikhaïl Glinka, Trio Patetico pour clarinette, basson et piano
Maurice Emmanuel, Sonate pour flûte, clarinette et piano
Camille Saint-Saëns, Tarentelle pour flûte, clarinette et piano
MERCREDI 8 JUIN à 20 heures
Emmanuel Pahud, flûte, Éric Le Sage, piano. Duos pour flûte et piano.
Henri Dutilleux, Sonate pour flûte et piano
Gabriel Fauré, Morceau de Lecture pour flûte et piano
Sicilienne pour flûte et piano, Fantaisie pour flûte et piano
Francis Poulenc, Sonate pour flûte et piano
Gabriel Fauré, Sonate pour flûte et piano opus 13
Et, en plus, dans le festival(1)…
DEUX CONCERTS SYMPHONIQUES

Samedi 14 mai et dimanche 15 mai
Emmanuel Pahud (flûte) et Paul Meyer (direction)
Samedi 21 mai et dimanche 22 mai
Michel Piquemal (direction musicale)
OPÉRA EN VERSION CONCERT
Vendredi 10 juin et dimanche 12 juin
Frédégonde de Camille Saint-Saëns
MASTERCLASS DE CHANT
Samedi 4 juin (entrée gratuite)
Concert de restitution de la masterclass donnée par le baryton-basse Jean-Philippe Lafont, dédiée à l’opéra et la mélodie française, pendant une semaine.