Aïe ! C’était complet et on attendait beaucoup de la compagnie Vilcanota.
Mais le coronavirus aura éloigné les « peoples » de la scène.
La Pléiade a dû annuler. Ce sera pour une autre fois…
C’est complet. Mais on a envie d’en parler quand même. Parce que la Cie Vilcanota a une sacrée personnalité. Et que la Pléiade de La Riche doit être remerciée de l’avoir programmée le 16 mai 2020, en co-accueil avec le Centre Chorégraphique National de Tours.

Complet, donc. Déjà. Ils ont du nez les spectateurs de la Pléiade à La Riche (ville sise en Touraine, pour les étrangers). Ils savent que la Cie Vilcanota n’est pas n’importe qui, qu’elle a bien plu « en » Avignon, qu’elle a déjà pas mal de réussites à son actif (L’homme d’habitude « concert de danse déconcertante », monté avec Les Blérots de R.A.V.E.L, a gagné trois T à Télérama et un grand bravo de France Culture). Sans doute savent-ils aussi que la compagnie sait associer le dérisoire (le rire, c’est autre chose) au tragique. Bon, d’accord, du tragi-comique, si vous voulez.
Drôles de gens que ces gens-là
À La Pléiade, c’est People, what people ? qui sera dansé. Dernière création de Bruno Pradet qui s’intéresse toujours à l’humain en tant que groupe. Des individualités emprisonnées dans un ensemble ? Ou des individus heureux d’être ensemble ? Qui sait ?

Sept danseurs et danseuses sur scène. Des gestes mécaniques, des rires, des cris, des courses, des rencontres. Fusion ? Pas sûr. La musique est obsessionnelle. On passe de l’électronique aux fifres et tambours. Bizarre. Mais le groupe s’en nourrit toujours. Et il court. Vers quoi ? Vers qui ? Mystère. À chacun sa destinée. Sur scène et dans la salle.
Les compagnies contemporaines sont légion. Mais, comme dans la peinture du même tonneau, il y a celles qui touchent et celles qui laissent insensible. Question de regard, de pulsation, de communion. La Cie Vilcanota secoue. On ne comprend pas toujours, mais on sait que le travail de Bruno Pradet s’adresse à nous. Hypnotique.