Opéra de Tours
La caravane passe, enfin !

Dernière mise à jour le 13 juillet 2022

Elle a mis un peu plus de temps que prévu pour atteindre Tours. Mais cette Caravane du Caire, signée André-Ernest-Modeste Grétry, fera finalement étape en Touraine les 24 et 26 avril. Une étape un peu moins longue que prévue – l’opéra devait être donné trois fois en juin 2021 – mais tout aussi intrigante.

Trop modeste, André Ernest, à tel point que peu connaissent son nom. Pas Laurent Campellone, le directeur de l’Opéra de Tours, apparemment, qui veut que « ses opéras-comiques sortent de l’oubli injuste dans lequel l’histoire les avait plongés. » Il n’est pas le seul puisque La Caravane du Caire est coproduite par l’Opéra Royal du Château de Versailles.

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Répétition sur la scène de la rue de la Scellerie.. La caravane tient la corde… (Photo Opéra de Tours)

Originalité supplémentaire, La Caravane du Caire sera présentée selon la tradition, autrement dit avec des ballets, ce qui n’est pas souvent le cas. Voilà qui va rappeler des souvenirs aux mélomanes locaux qui se rappelleront l’époque où « le grand théâtre » avait son propre corps de ballet. Pas terrible, souvent, jusqu’à l’arrivée d’un certain Jean-Christophe Maillot qui a fait, depuis, la carrière monégasque que l’on sait.

L’histoire n’est pas très originale (une jeune fille, esclave d’un pacha, est sauvée par son papa et son soupirant) et pourrait combler Angélique, la bien connue marquise des Anges. Mais, nous dit-on, « l’œuvre est truffée de situations comiques, d’airs tendres ou de bravoure, et agrémentée de nombreux ballets ». Créée en 1874 et jamais rejouée depuis, La Caravane du Caire montre le goût du directeur tourangeau d’adoption pour l’archéologie.

C’est Maya Villanueva qui sera prisonnière du pacha.

Le rôle de Zélime, qui devait être confié à la canadienne Florie Valiquette, sera finalement chanté par Maya Villanueva, parisienne d’origine péruvienne. C’est sans doute pour cela que la soprano lyrique « léger » chante parfois des airs venus d’Amérique latine ou signés Manuel de Falla. Ceci au sein d’un répertoire incroyable, allant de Mozart à la musique contemporaine, en passant par Schubert ou Debussy.

Son soupirant sera Jean-Gabriel Saint Martin. Désigné « Révélation Classique – Artiste Lyrique » en 2011 par l’ADAMI, il s’est d’abord spécialisé dans la musique ancienne. On le retrouve aujourd’hui chez Donizetti ou Strauss.

La direction sera celle de Stéphanie-Marie Degand. La violoniste-cheffe d’orchestre dirige des œuvres du XVIIsiècle comme des compositions contemporaines.

C’est un changement de place pour la musicienne puisqu’elle est déjà apparue sous les ors de la rue de la Scellerie, cette fois archet en main, dirigée par Glass Marcano, la cheffe vénézuélienne prodige (elle n’a que vingt-cinq ans), lors d’un enregistrement où l’on célébrait Beethoven et Bizet. C’était en février 2021 et Glass Marcano allait bientôt être nommée « cheffe invitée » de l’opéra tourangeau.

Passionnée de musique française (et de chambre), Stéphanie-Marie Degand a créé La Diane Française qui défend la musique hexagonale. Rendre hommage à Grétry devrait la combler.

Dimanche 24 (15 heures) et dimanche 26 ( 20 heures) avril 2022.

Pour en savoir plus et réserver à l’Opéra de Tours, c’est ici.