Traviata, du Met’ au Ciné A
C’est la saison des amours

Dernière mise à jour le 29 avril 2019

C’est une Traviata des quatre saisons que le Metropolitan présentera en direct au Ciné A d’Amboise le samedi 15 décembre. Une version classique, à comparer avec celle de Willy Decker, contemporaine.

Pour la Traviata, le décor évolue avec les saisons… des amours. © Metropolitan Opera

La Traviata, c’est comme les fraises Tagada. On en a marre, ça colle aux dents mais on ne peut pas s’empêcher d’en reprendre. Et d’aimer. Ce qui explique que les salles font le plein dès qu’elles annoncent l’arrivée tumultueuse de Violetta et d’Alfredo. Le samedi 15 décembre, il y a fort à parier que les fraises Tagada attireront du monde à Amboise : le Metropolitan Opera remet la verdissime production au programme.

Ce n’est pas la première fois. On a déjà vu Traviata dans une version contemporaine sublime, interprétée par des chanteurs qui ne l’étaient pas moins. Au milieu du plateau, une énorme pendule égrenait le temps, dont on sait qu’il est compté pour l’héroïne.

Cette fois, c’est une mise en scène plus classique que le Met’ annonce. La salle du Lincoln Center est capable de tout, ne serait-ce que par la taille de ses coulisses, mais aussi parce que les Américains ne craignent pas de se lancer dans un classicisme qui frôle parfois le kitsch, et toujours dans le grandiose.

Traviata, entre printemps et hiver

C’est donc un décor à géométrie variable qui accueillera les amours contrariées du couple. Un décor qui jouera avec les saisons, en parallèle de la romance, ce qui n’est pas illogique, du printemps de la passion à son hiver glacé, en passant bien entendu par un été torride. Une interprétation qui nous est personnelle, le metteur en scène, Michael Mayer, a la sienne : « Mes décorateurs et moi avons cherché autant à créer un monde qui évoque une certaine période du passé – dans ce cas, le milieu du 19e siècle, quand l’opéra a été composé – mais qui convienne aussi à une sensibilité moderne.  » Il y aura donc de la dorure dégoulinante mais toujours avec le sens de l’exactitude qu’impose la rigueur professionnelle du Metropolitan. Pour ceux qui sont habitués de la salle, celle d’Amboise, s’entend, précisons que Mayer fut aussi le metteur en scène de l’étonnant Marnie, projeté il y a peu.

Pour l’histoire, on connait. Violetta a le poumon fragile mais le cœur solide. La jumelle de La Dame aux Camélias (d’Alexandre Dumas) mène une vie de patachon mais va tout sacrifier pour un amour vrai de vrai avec le provincial Alfredo. Comme toujours, un papa qui ne pige rien aux amours de la jeunesse va semer la pagaille au nom de bonnes intentions qui, comme on sait, sont le pavement de l’enfer. Tout ce petit monde se réconciliera au dernier acte mais trop tard. On est à l’opéra et c’est un genre qui finit rarement bien !

Diana Damrau et Juan Diego Flórez, un couple habitué du Met’. © Metropolitan Opera

La Violetta du jour sera interprétée par Diana Damrau et Alfredo par Juan Diego Flórez, un couple qui s’est croisé sur la scène du Met’ une trentaine de fois depuis 2006. La baguette sera tenue par Yannick Nézet-Séguin qui a aussi dirigé Pelléas et Mélisande cette année, en attendant le Dialogue des Carmélites. Quant à Giorgio Germont (le père inflexible), ce sera Quinn Kelsey, ce qui est très bien, même si le rôle est tenu par Plácido Domingo certains soirs.

Pour ceux qui se croiraient rassasiés de fraises Tagada italiennes, il est bon de rappeler que Traviata ne se limite pas aux airs du premier acte (ceux qui vous restent dans le crâne pendant des semaines). On est toujours sidéré de se rendre compte que l’on avait oublié le magnifique deuxième acte et que le troisième, entre deux crises de larmes, atteint des sommets dans l’art verdien. Dire que la première à la Fenice, en 1853, fut un bide !

Tout le monde peut se tromper, même les vénitiens.

Traviata meurt sous son camélia. On spoile un peu la fin mais c’est tellement beau…© Metropolitan Opera

Samedi 15 décembre 2018 a 18h55 au Ciné A d’Amboise.

Attention : le pont d’Amboise est fermé pour travaux. Pour accéder au cinéma, il est impératif de passer par la rive Sud de la Loire.

Si vous ne connaissez pas les retransmissions en direct du Met’, lisez notre article.

Plus de renseignements ICI sur la projection au Ciné A

Et pour ceux qui n’habitent pas la région, c’est là…