À Vaugarni, Amédée Bricolo joue Beckett
Bienvenue en Absurdie  !

Dernière mise à jour le 14 avril 2023

Depuis un bon demi-siècle, Amédée Bricolo secoue les planches à grands coups d’absurde, de burlesque, de rires. Il sera à la Grange-théâtre de Vaugarni le 2 avril 2023 en compagnie d’un autre maître de l’absurde, Mister Beckett himself.

Ça commence dans un cimetière et ça finit par une naissance. Bon, d’accord, une parabole sur la nouvelle génération qui va remplacer l’ancienne. On connaît, classique.

Ben non. Parce que là, on est chez Beckett, grand maître de l’absurde. Oui, il y aura une naissance, seulement voilà… Non, on ne va pas tout vous dire. Laissez Amédée Bricolo raconter. Sauf que, vraiment, « il » n’aime pas les cris, mais alors pas du tout.

On est un peu vaches. Avec une formule comme celle-ci, on peut tout imaginer. Tant mieux. Beckett se chargera de vous guider, ou de vous paumer, c’est selon. Et Amédée Bricolo sera Beckett, en tout cas son personnage (comme avant lui Sami Frey), principal et unique, d’un Premier amour dont on espère qu’il n’a rien à voir avec la vie privée de l’auteur. Sinon, pauvre Suzanne…

En attendant l’amour

Amédée Bricolo joue Beckett à la Grange-théâtre de Vaugarni. (Photo DR)
Amédée Bricolo dans « Premier amour ». L’absurde, c’est très sérieux. (Photo DR)

Le plus absurde de l’histoire, finalement, c’est le titre de la nouvelle. Une nouvelle (écrite en 1945 par le résistant Beckett mais publiée seulement en 1972) dans laquelle on pourra toujours attendre l’amour, comme d’autres attendent Godot, on aura compris. Mais une nouvelle au texte ciselé d’une plume de maître, si l’on ose dire (quand on parle de Beckett, on peut tout oser, finalement). Une nouvelle, aussi, où l’ombre de Ionesco apparaît dans un couloir comme les pieds d’un autre Amédée, tiens donc, dont on peut pas se débarrasser.

L’absurde, il aime bien ça, Amédée Bricolo. C’est même un peu sa raison d’être, sinon de vivre. Un demi-siècle qu’on le voit délirer en scène, sans jamais arrêter. On croit même se le rappeler avec un nez rouge, mais ce n’est pas sûr. Une fois ou deux, peut-être.

Le problème, c’est qu’il a un nom de clown. Pourtant, Amédée Bricolo, s’il est clown, ne foule pas la sciure mais les planches, un peu à la manière d’un Raymond Devos quand il manipule un tuba, lui aussi. Un peu partout dans le monde, d’ailleurs, pas seulement en Touraine, où il est bien connu tout de même. L’Europe, complètement, l’Afrique, presque complètement, et même Canton ou le Texas. Sacrée emprunte carbone.

Et dans les bagages ? Du beau monde : Rimbaud, Kafka, Dubillard, Novarina… Mais surtout Bricolo Amédée qui écrit et joue pour tous les âges, gamins et papis, et les autres bien sûr. De l’absurde et de l’humour, toujours. Revenons à Beckett.

Histoire louche

Donc, le héros ( ? ) va connaître sa première histoire d’amour. La formule est absurde, on l’a dit. La dame louche et a une vie louche mais le narrateur n’est pas en reste. Mieux encore, il ajoute à l’absurde une solide dose de cynisme. MeToo s’abstenir.

Cela dit, c’est aussi bourré d’humour. Pas toujours délicat, certes, mais que ceux qui n’ont pas ri lèvent le doigt : « Un jour, en revenant des w.-c., je trouvai la porte de ma chambre fermée à clef et mes affaires empilées devant la porte. C’est vous dire combien j’étais constipé, à cette époque. »

Justement, ceux qui ne rient pas doivent l’être, sans doute. Bref, Amédée Bricolo, qui est un sacré comédien, jouera Beckett à la Grange-théâtre de Vaugarni (après avoir donné le spectacle en février 2022 au Bateau-Ivre) pour raconter une histoire d’amour qui n’en est pas vraiment une. Comme dit le narrateur  : « Il m’aurait fallu d’autres amours, peut-être. Mais l’amour, cela ne se commande pas. ». Surtout lorsque… Non, on ne vous dira rien.

À la Grange-théâtre de Vaugarni à Pont-de-Ruan, le dimanche 2 avril 2023 à 16 heures.

Réserver à Vaugarni au 02 47 73 24 74 (1)

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