Dernière mise à jour le 29 avril 2019
Élie Veyssière continue à inviter des artistes dans sa boutique, alias Galerie Veyssière Sigma. Jusqu’au 26 décembre, ce sera Michèle Raymond, une sculptrice venue de la Vienne.
Il y en a qui se cachent derrière un masque, une cuirasse, une armure. Façon de nier que l’on est timide, délicat, fragile, que l’on se protège des autres, ou de soi-même, sans doute pour ne pas être abîmé, voire détruit.
Michèle Raymond cache ses poteries derrière une armure de bronze. Armure théorique, symbolique peut-être, efficace seulement contre le regard. C’est sa technique. Une de ses techniques. L’artiste de Breuxes (ce qui ne dira pas grand-chose à qui que ce soit, plus précisément des Galuches, entre Chinon et Loudun, ce qui n’arrangera rien) qui a fait ses études à Bourges, maîtrise le feu et la terre cuite, « à l’ancienne ». Elle en fait naître des œuvres néo-classiques, des vases et des statuettes souvent colorés, mais aussi des silhouettes contemporaines, femmes aux rondeurs douces et à la chair… de bronze.
Les dessins, aussi…
Mais derrière, c’est toujours la terre cuite, chauffée à 1 300 degrés dans un four à bois. La pellicule de – faux – bronze (des oxydes métalliques) vient ensuite. L’œil s’y perd si la main ne s’y égare pas. Il y repère des traces de primitif, se raccroche à des lignes modernes, se rassure en devinant un passé classique pour finalement s’abandonner à la contemplation d’une masse faussement lourde, élégante, alanguie et sensuelle.
Le travail de Michèle Raymond sera visible à Tours, pendant trois semaines, rue Colbert, dans la petite boutique d’Élie Veyssière (gravures et livres anciens) dont les murs ont pris la bonne habitude de se transformer en cimaises. À noter que Michèle Raymond est aussi une excellente dessinatrice. Peur ceux qui n’ont pas assez de place pour glisser une de ses sculptures dans leur salon…
Du mercredi 5 au mercredi 26 décembre à la Galerie Veyssière Sigma, 25, rue Colbert à Tours.